Fabienne Messica,
sociologue et philosophe,
Association
Internationale des Techniciens, Experts et Chercheurs.
Groupe « Contre
la Criminalisation des familles »
« Il est deux découvertes humaines que l’on est en droit de considérer comme les plus difficiles : l’art de gouverner les hommes et celui des les éduquer» . Emmanuel Kant. « Réflexions sur l’éducation ».
Passer d’une conception où l’enfant, défini comme un être subordonné au sein de la famille patriarcale et n’ayant pas de qualités propres, sinon négatives (non-adulte, sous-adulte ou pré-adulte) à une vision qui rompt avec l’absolutisme parental et subordonne la fonction parentale à l’intérêt supposé de l’enfant, est un véritable défi pour les familles d’aujourd’hui. Ce défi, consubstantiel à l’émergence de l’individu et à la découverte tardive de l’enfance (le sentiment de l’enfance naît vers le XVIIe siècle), les contempteurs des parents démissionnaires, ne paraissent pas en avoir pris la mesure. En effet, non seulement la multiplication des théories de l’éducation est relativement récente, mais elle est, dès le XVIIe siècle, principalement le fait des moralistes. Ces derniers combattent la promiscuité des âges et certaines pratiques familiales tandis que le recentrage sur l’éducation familiale se fait à partir du XIXe siècle à la fois à la faveur des associations philanthropiques (en direction des familles ouvrières) puis de la psychanalyse tournée vers la scène privée de la famille.
Cependant, comparée à la réflexion sur le rôle du pédagogue et de l’école, la réflexion sur l’éducation parentale souffre de deux handicaps majeurs : soit elle est pensée à partir des névroses et des pathologies, soit elle est considérée principalement de manière fonctionnelle comme un appui nécessaire mais subordonné à la mission du pédagogue. Par ailleurs, comme le montre le débat sur le nom patronymique, psychanalystes, anthropologues, parfois même sociologues s’arc-boutent sur une vision de la famille comme structure coutumière, quasiment inchangée en son fonds depuis des siècles parce que « naturalisée ». Il est en effet frappant de constater que la vision de la famille structurée par la différenciation entre le rôle paternel (la loi, la liberté) et celui de la mère (protection) entraîne la naturalisation d’un fait de culture dont le caractère universel est d’ailleurs loin d’être prouvé et que les réalités immanentes remettent en cause. Si l’on examine les tenants et les aboutissants de cette différenciation, on s’apercevra que sa conséquence sociale est de renvoyer les femmes à la nécessité, à une naturalité, distincte donc de la loi (la civilisation) et de surcroît inférieure. Lorsque la société évolue , lorsque les pères et les mères travaillent et ont un accès à l’extérieur, que tous deux expriment des sentiments émotionnels et régissent l’éducation de leurs enfants, l’accès à la loi ne dépend pas de la capacité de la mère, supposée toute puissante, à laisser ou non une place au père, fût-elle symbolique, s’il est absent. Elle dépend davantage de la co-responsabilité et de la production par les parents d’une doctrine éducative, certes de nature empirique mais fondée sur un accord sur les finalités et dont la mise en œuvre implique une répartition des rôles qui est négociée, qui n’est plus une donnée. Dans ce contexte, l’éducation parentale dans la reconnaissance, d’une part du double caractère d’être à part entière et d’être en devenir de l’enfant, d’autre part de l’égalité des parents entre eux, est et ne peut être qu’un art expérimental. Face à ce défi de la liberté, la référence à la stabilité des couples et à une éducation familiale supposée meilleure car plus autoritaire, sûre de ses valeurs et respectueuse de l’autorité institutionnelle, continue d’habiter l’imaginaire social. Se prolonge ainsi le procès de la famille qui, depuis des siècles, traverse pêle-mêle le débat sur les systèmes politiques, les modes de gouvernance, le rôle du religieux, la condition de la femme.
L’éducation parentale s’affronte aujourd’hui aux questions suivantes : comment exercer une puissance qui ne soit pas la toute-puissance, permettre à l’enfant de renoncer à la toute puissance sans aliéner sa capacité à agir, se construire, être ; comment faire des compromis entre « intérieur » et « extérieur » pour que l’enfant s’adapte à d’autres milieux ; comment, au final, faire en sorte que la famille autorise l’émergence du sujet libre dans un contexte où, d’une part, les situations sont inégales eût égard à la dépendance de l’enfant mais aussi à la situation sociale et au capital culturel des parents, d’autre part, le risque de voir s’affronter des désirs divergents est tout à fait réel. Face à ce défi, nombre de théoriciens et de praticiens - pédopsychiatres, sociologues, spécialistes de l’éducation, enseignants, travailleurs sociaux - se trouvent visiblement si démunis qu’ils évoquent un âge d’or de l’éducation dans l’amnésie totale des désastres qu’a pu causer le modèle autocratique de l’autorité. En réalité, il n’existe pas de « modèle » de l’éducation parentale : celle-ci a été ramenée soit à la nécessité (fonction économique de la famille), soit à la transmission des mœurs ou coutumes qui se situent du côté de la conservation et non du progrès, soit enfin à la gestion des affects. De plus, renvoyée à l’espace du privé, l’éducation parentale n’est pas pensée en fonction du social , tout au plus identifie t-on une relation entre cette éducation (privée) et l’autre éducation (scolaire).
On voit donc à quelles contradictions doit s’affronter l’éducation parentale : non reconnue, considérée comme lieu de transmission de particularismes et non de l’universalisme, reposant principalement sur l’expérience et néanmoins responsable des pathologies et des actes des enfants, ayant enfin à répondre à une exigence de « démocratie » dans un contexte où l’enfant, même si sa parole est prise en compte, a tout d’abord un rapport au plaisir et au déplaisir et ne sait pas, avant de l’avoir appris, ce qui est bon ou mauvais pour lui. L’éducation parentale a à répondre d’elle-même face à l’enfant et face à la société : face à l’enfant auquel elle doit reconnaître une parole légitime mais consultative jusqu’à un certain âge et face à la société, puisque les parents n’élèvent pas leurs enfants pour eux-mêmes mais vers la société.
Tout d’abord, les parents ont à prendre conscience sans le secours de « modèles » puis à faire comprendre aux enfants la nature de la prise en compte de leur avis sur ce qui est bon pour eux : avis consultatif et non-décisionnaire. Ensuite, ils ont à élever leurs enfants vers le monde, vers la société, mais ca ne signifie pas pour autant pour la société. Il ne s’agit pas de faire ingurgiter des normes sociales mais de les faire « comprendre » c’est-à-dire entrer dans un processus d’appropriation -transformation sans lequel la politesse par exemple n’est qu’une ruse pour avoir la paix avec les adultes. Par ailleurs, cette appropriation des normes n’exclut pas un antagonisme entre les parents et la société dont les relations avec les institutions, particulièrement l’école, témoignent largement. D’ailleurs l’antagonisme potentiel entre la famille et la société a été perçu dès l’Antiquité grecque qui proposait globalement deux modèles, l’un abolissant la famille (La République de Platon), le second réduisant la famille à une fonction économique et non éducative (Aristote mais aussi plus tard Emmanuel Kant et bien d’autres). Une autre difficulté surgit, on l’a dit, avec la complexe et difficile répartition des rôles dans le couple parental :l’égalité entre les hommes et les femmes, si elle a progressé, est loin d’être parvenue à son terme tant dans le domaine social que familial. En plus de sa contribution économique à la survie, la femme reste la plupart du temps responsable de la vie domestique, de la maison familiale, ce qui lui octroie de fait - et bien souvent à son corps défendant - une toute puissance symbolique en échange d’une surcharge matérielle réelle. Dans son ouvrage[1] « Vers la société sans pères », le psychanalyste A. Mitscherlich dénonce le risque de voir la famille devenir une « société de frères », au sein de laquelle l’infantilisation du père conduirait les individus, non pas vers une libération de la société patriarcale mais au contraire, dans une quête de figures patriarcales débouchant sur le triomphe des totalitarismes. Il n’est pas certain que nous ne soyons pas aujourd’hui dans ce type de configuration ce qui ne signifie nullement qu’il faut restaurer la famille patriarcale pas plus qu’il ne faut conserver la définition traditionnelle des rôles parentaux.
À ces aspects, il faut ajouter l’exigence de bonheur qui s’est cristallisée sur la famille en même temps que cette dernière perdait, de ce fait même, sa stabilité. On reste de moins en moins ensemble pour les enfants, mais le centre de gravité de la famille est bien passé du père à l’enfant. Quand l’image la plus répandue de l’autorité voudrait qu’elle s’exerce avec assurance, l’expérience actuelle est celle d’un compromis fragile entre l’exigence de bonheur pour l’enfant et celle des individus qui composent le couple parental, entre ouvrir et limiter, interdire pour permettre. Compromis fragile car dès lors que s’instaure un déséquilibre, le plus souvent lié à la fragilisation d’un adulte et à la condition inhérente de dépendance de l’enfant, la tyrannie s’installe d’autant plus aisément qu’elle repose sur un rapport de force qui peut-être aussi bien physique que psychologique. Une mère ou un père déçus par la vie peuvent tout à la fois laisser leurs enfants « tout faire » et tout leur demander : la toute-puissance de l’enfant n’a alors d’égal que son aliénation. Pour autant, s’agit-il seulement d’une question de structure familiale , de répartition des rôles - ne parle t-on pas sans cesse de « l’effacement du père » ? - ou plus profondément, d’une révolution culturelle dont les conséquences, en termes de perte de légitimité, de reconnaissance, ont touché toutes les familles ?
La question de l’autorité dans la famille ne se réduit ni à un savoir faire ni à des techniques, elle n’est pas une question de mœurs, de morales, de valeurs même si celles-ci contribuent à forger les doctrines éducatives des parents. En premier lieu, l’expérience de la parentalité est tout à fait singulière dans la mesure où elle consiste en une relation qui est , de manière concomitante , relation à l’autre et à soi dans un espace privé et relation à l’autre et à soi dans l’espace public. Elle renvoie d’autre part à trois questions fondamentales qui interrogent l’évolution de notre société : la première résulte du fait qu’on pense la famille comme un corps étranger et antagonique à la société alors qu’elle en est le produit, ce qui signifie que les conditions sociales, la précarisation, les évolutions qui touchent le travail, enfin les évolutions technologiques conditionnent la famille et l’éducation parentale ; la seconde concerne la perte de pouvoir de la famille sur l’individu, processus historique sur lequel il n’y a pas lieu de revenir, mais qui suppose de construire une nouvelle légitimité éducative laquelle est mise à mal par les conditions sociales d’une part et d’autre part, par l’incessante délégitimisation, voire criminalisation des familles[2] ; Ajoutons qu’à cette criminalisation des familles s’ajoute le procès fait aux mères qui fonde bien des pratiques paternalistes institutionnelles, l’État se substituant alors au père alors que c’est fréquemment la perte de valeur sociale (chômage, précarisation, dévalorisation), qui conduit de nombreux pères à s’effacer ; la troisième enfin a trait à l’évolution de la société par rapport à l’égalité entre hommes et femmes et par conséquent, à la répartition des rôles parentaux, tant dans leurs aspects reconnus comme nobles (la transmission) que dans leurs aspects jugés subalternes (la domesticité).
La question de l’autorité des parents est transversale à ces trois enjeux car elle concerne la manière dont la famille comme structure et les individus qui composent le couple parental sont à même de transformer la perte du pouvoir autocratique en nouvelle « puissance » (capacité d’agir, de transformer) et en nouvelle légitimité. Or, la clé de cette transformation n’est pas dans la famille prise isolément comme autant de cas singuliers mais dans l’évolution sociale et dans celle des pratiques des intervenants sociaux et éducatifs. Ces derniers sont souvent confrontés à de véritables dilemmes, en particulier concernant l’intérêt de l’enfant et sa protection qu’ils ont à penser doublement dans la dissociation (reconnaissance de l’individu - enfant) et dans la reliaison (reconnaissance des liens de l’enfant). Les travailleurs sociaux pris eux-mêmes dans des conflits moraux, tendent parfois à opposer de manière radicale leur propre doctrine éducative aux actes des parents, en particulier lorsque la souffrance d’un enfant pousse à vouloir se substituer aux parents. Dans d’autres cas au contraire, ils mettent l’accent sur la responsabilité des parents et crient haut et fort qu’ils ne sont pas là pour assumer les responsabilités des parents. Ces différentes réactions témoignent de la difficulté à créer un rapport de responsabilité adulte qui ne soit calqué ni sur le modèle de la responsabilité parentale, ni sur celui de l’institution. Le refus même de l’ingérence socio-éducative, justifié au regard du respect des libertés, est parfois une manière de choisir une position de repli stratégique devant des situations qu’on ne sait pas appréhender. Prenons l’exemple d’une activité d’accueil parents - enfants dans le cadre d’un Centre social : les éducateurs voyant des parents frapper leurs enfants interviennent et discutent avec les parents. Ils se sentent légitimes pour le faire, il y a la loi du lieu sur laquelle s’appuyer. Lorsque la même scène se produit devant le local du Centre social mais à l’extérieur, ils restent sans réagir au prétexte qu’il s’agit à ce moment-là et hors du Centre, de la dimension privée de l’éducation parentale. Pourquoi ? Parce qu’ils se pensent comme travailleurs sociaux ayant une doctrine professionnelle mais pas comme citoyens ayant une responsabilité à l’égard de tous les enfants. C’est un peu comme si la fonction professionnelle se substituait à la responsabilité politique. On voit bien également comment la privatisation de l’éducation parentale conduit à déresponsabiliser le citoyen et à évacuer la dimension politique (au sens de ce qui relève des libertés) que revêt l’éducation, fût-elle parentale.
En réalité, les travailleurs sociaux mais aussi les citoyens héritent par ricochet des paradoxes d’une éducation parentale qui tente aujourd’hui de s’inventer sous nos yeux mais qui, outre les handicaps déjà cités, a pour difficulté majeure qu’elle n’a pas d’existence reconnue dans notre culture historique sinon comme « espace privé » débouchant finalement sur une privatisation du social. Pour risquer un exemple, l’éducation parentale est comparable, dans les représentations à la médecine traditionnelle : elle tient tout à la fois de la magie, de vertus oubliées, de savoirs faire et de recettes. Ces caractéristiques la situent - contrairement aux doctrines des pédagogues et psychologues - du côté du mythe, de l’opacité. En constituant l’éducation parentale exclusivement comme pratique relevant de l’espace privé, on évite de la poser comme question dans l’espace public, de la reconnaître et de la discuter comme un savoir et pas seulement comme un ensemble d’opinions .Ce statut singulier de l'éducation parentale conduit l’intervention publique à se situer toujours en réaction à des « carences » ou des « disfonctionnements ». Or, le présupposé qui permet d’identifier des dysfonctionnements, c’est qu’il existe un bon fonctionnement donc un savoir qui inspire des pratiques (et inversement des expériences qui inspirent des savoirs). Mais comment interroger ce savoir, immergé dans un ensemble de représentations sociales, héritage d’une culture au sens large et de cultures hétérogènes alors qu’il n’est pas reconnu comme constitutif d’un savoir propre, distinct des disciplines (pédagogie, psychanalyse) dont il ne peut d’ailleurs se réclamer, sans risquer d’occulter sa dimension partiellement subjective et empirique et sans risquer de réduire la parentalité à un professionnalisme ? L’enjeu est donc de contribuer à l’émergence d’une autorité parentale éclairée en appréhendant l’éducation parentale comme un savoir social constitué partiellement par des subjectivités et des expériences, de l’inscrire comme un des enjeux politiques de l’éducation et de refonder ainsi sa légitimité.
Face à une telle révolution dans les mentalités, rien ne sert donc de « restaurer » une autorité parentale, émanation du modèle royal ou féodal dans une société qui se définit comme démocratique, républicaine et libérale. Il convient en effet d’inverser la proposition selon laquelle la famille est la cellule de base de la société pour la considérer plutôt comme une émanation de la société, confrontée aux mêmes défis mais placée dans une situation tout à fait singulière par rapport à l’enfant, au pédagogue, aux intervenants socio-éducatifs et à la société. Si l’intérêt de l’enfant est bien l’idée directrice qui devrait guider l’action des parents, du pédagogue, des intervenants socio-éducatifs et des citoyens en général, force est de constater qu’il s’agit bien d’un intérêt supposé dans la mesure où il ne fait pas nécessairement l’objet d’un consensus, où sa définition peut être plus ou moins restrictive et où, en définitive, il est manifestement relatif à d’autres intérêts, forts nombreux, parmi lesquels d’ailleurs «l’ intérêt » supposé des parents n’est pas le plus déterminant. En témoigne par exemple le débat récurrent sur les rythmes de l’enfant, les rythmes scolaires et les agendas imposés par les intérêts économiques et autres.
Aussi, c’est moins la fonction parentale qu’il faut revaloriser car ce serait réduire le parent à cette fonction que, en chacun, l’être social, seul à même d’enrichir et d’irriguer la relation parents - enfant. Pour que l’éducation parentale évite le double écueil de la tyrannie que produisent, de manière d’ailleurs réversible, tant l’obéissance absolue des enfants envers les adultes, que l’aliénation des enfants à leur toute-puissance d’enfants face à des adultes démunis, c’est l’enfermement des familles - dans la pauvreté, dans les quartiers, dans la privatisation de l’éducation, dans la parentalité même qui est parfois leur seul horizon - qu’il s’agit de briser, en immergeant le lien parents enfants dans l’ensemble des rapports sociaux . Permettre la production et la reconnaissance d’une culture éducative parentale qui ne soit pas dissociée d’une condition sociale à transformer est le seul moyen pour que les parents, après des siècles d’aliénation au modèle patriarcal, témoignent dans leur pratique de la possibilité d’une autorité qui ne fasse pas des adultes soumis mais au contraire, donne aux enfants l’accès au pouvoir d’agir et de transformer.
[1] Éditions Gallimard. 1981.
[2]
« Emprisonnement des mineurs
de 13 ans dans des centres éducatifs fermés, création du délit d’outrage à enseignant
pouvant entraîner 7000 euros d’amende et 6 mois de prison, suspension des
allocations familiales pour les familles dont l’un des enfants est en centre
éducatif fermé, renforcement des sanctions en cas d’absentéisme scolaire
(l'absentéisme scolaire ne serait plus une infraction, mais un délit passible
pour 4 demi-journées d’absence dans le même mois de 2000 euros d’amende) :
toutes ces mesures visent clairement la criminalisation des familles les plus
pauvres. Elles profilent une judiciarisation des rapports dans l’école et
sous-tendent le désengagement de l’Etat et de la société envers les plus
démunis.
Précédant les lois visant l’exclusion de l’espace public des mendiants et prostituées, l’expulsion des mal-logés et sans papiers, l’interdiction des regroupements dans les cages d’escaliers, de nombreuses mesures locales (interdiction de circulation le soir pendant l’été des enfants de moins de 13 ans ou de moins de 16 ans vivants dans les " quartiers") ou nationales (renforcement de l’obligation scolaire par une pratique plus systématique de suppression des allocations Familiales) ont désigné un coupable collectif : les familles défavorisées ». Familles, les nouveaux parias. Fabienne Messica. Cahier Voltaire : « Contre la criminalisation des familles ».