Source : http://www.recit.net/
10 avril 2004
Deux priorités:
Le dernier numéro de Récit au Quotidien du 16
février donnait un premier aperçu à chaud des rencontres de Lille, avec la
question « comment continuer ?
Quelles actions entreprendre ? ». Nous n'avons pas fini la
synthèse des travaux, très riche, mais le débat organisé le 30 mars fait
apparaître deux priorités très nettes :
- renforcer les échanges d'expériences, et en tirer
des références utiles à chacun de ceux qui contribuent à l'éducation des
citoyens . Un premier répertoire d'expériences vous est fourni en pièce
jointe. A tirer par les courageux, car il fait déjà 55 pages. Ces
expériences sont pour la plupart sur le site.
- lancer, avec tous nos partenaires, un appel à « Relancer aujourd’hui
l’éducation citoyenne » Cet appel s'adresse aux Régions et aux
Départements, pour que l'éducation citoyenne soit l'une des premières priorités
de leur action, et aux citoyens pour qu’ils se mobilisent et créent des espaces
de parole, d'échanges d'expériences et d'action commune au niveau local. Cet
appel vous sera envoyé dans les tout prochains jours.
Pour définir des orientations
suite aux rencontres de Lille, une réunion de travail a réuni à la mairie du 3ème
arrondissement à Paris 55 participants très mobilisés. Au vu des nombreux mails
d'excuses, il aurait été préférable de tenir cette réunion un samedi car de
nombreux participants aux rencontres auraient pu alors y participer. On fera
mieux la prochaine fois.
De nombreuses personnes ont donné
leur propre bilan des rencontres : grande richesse des expériences et des
participants ; ton général tourné vers l’écoute, le dialogue et
l’ouverture, recherche de convergences dans l’action commune ; rigueur
dans le travail produit; reconnaissance de la force du réseau… Plusieurs ont
souligné le risque de se disperser dans la diversité : il faut maintenant
définir avec soin les objectifs de RECIT et consolider le réseau.
Il faut pour cela se donner les
moyens d'échanger, de débattre, et de construire, en particulier avec ceux qui
participent peu, les « absents ». Il faut renforcer l'ancrage dans
les territoires, du plus petit (une commune) aux plus grands (pays, agglos, conseils de développement),
et prendre le temps pour que tout le monde suive.
Cela se traduit par un programme
de travail qui a été simplement esquissé : se doter de méthodes et de
références, informer plus largement, achever le bilan des rencontres,
formaliser les acquis sur les méthodes comme sur les contenus, et les rendre
utilisables par ceux qui souhaitent inventer leurs propres solutions, à partir
de l’expérience des uns et des autres
Dans le contexte politique
actuel, il est essentiel de souligner l'importance de l'éducation citoyenne. Le
débat a permis d'élaborer collectivement un appel « Relancer aujourd’hui l’éducation citoyenne » :
s'adressant aux
collectivités et aux citoyens Chacun sera invité dans les prochains jours à le
relayer largement au niveau local, régional et national.
C'est au niveau régional,
départemental ou local qu'on peut organiser les échanges d'expériences. C'est
aussi à ce niveau qu'on pourra répondre aux collectivités qui souhaitent se
doter d'une politique d'éducation à la citoyenneté, avec des propositions concrètes. Les collectifs régionaux sont
donc une priorité.
Certains membres et partenaires
de RECIT sont intéressés pour initier des rencontres d’acteurs au niveau local
au nom de RECIT. Si des collectifs régionaux se constituent, il appartiendra à
chacun de déterminer son programme de travail. Des réunions d’information sur
RECIT pourront être organisées pour lancer la démarche
Suites aux rencontres, 80 organisations ont été invitées à
une réunion du 12/03 par Michel Joncquel (Regards d’Habitants, Grande Synthe),
30 se sont déclarées intéressées par ce projet et 15 étaient présentes à cette
première rencontre. Il est probable que d’autres organisations rejoindront le
collectif lorsque des actions concrètes seront proposées.
Voici quelques unes des suites proposées :
Deux rencontres sont déjà prévues :
Ø
La participation (co-organisation) le 3 juin 2004 à la
conférence-débat, portant sur les réseaux d'échanges réciproques de savoirs et
la coopération, animée par Claire HEBER SUFFRIN contactée par Le Pas de Côté,
(association Lilloise).
Ø
Le projet de Lille Monde de préparer l'assemblée
régionale des citoyens avec un forum sur l'éducation en 2005. Le collectif
régional de RECIT sera partenaire de ce forum.
Pour préciser son programme d’action, le collectif Nord Pas de Calais se réunira à nouveau au début du mois
de mai. Pour obtenir des informations vous pouvez contacter Michel Joncquel
(michel.joncquel@teaser.fr)
RECIT s’intéresse à la dynamique
des forums sociaux locaux et participera à la prochaine rencontre organisée par
des FSL de la région parisienne sur la démarche des FSL. En particulier, nous
pouvons apporter notre appui sur la question du « rôle de mise en réseau
pour l'échange d'expériences » qui va y être abordée.
Plusieurs types de restitutions
des travaux de Lille sont en cours de réalisation :
Des fascicules par thème
Certains ateliers préparent une synthèse de leurs travaux en considérant le
travail collectif du groupe plutôt que les interventions de chacun, avec des
extraits des exemples fournis. Certains produiront plutôt un document sur la
méthode d’animation, d’autres ont prévu d’organiser de nouvelles rencontres,
enfin certaines thématiques pourraient être reprises par des groupes de parole.
Une synthèse générale des
Rencontres de Lille est en cours de
rédaction : Joëlle Muhlmann (Colmar) a fait un énorme travail de synthèse
des "fiches minutes" (produites après chaque temps d’atelier); Un
document de synthèse intégrant les séances plénières sera produit par Didier
Minot, avec un historique de la préparation.
La vidéo des débats. Les
débats en séance plénière ayant été pris en vidéo, un montage des principales
interventions sera réalisé avant la fin de l’été par un groupe de travail
coordonné par Jean Winter, vidéaste (Strasbourg).
Un premier recueil
d’expériences,
Ce numéro de Récit au Quotidien est accompagné du premier recueil
d’expériences présentes à Lille. Ces infos sont ou seront bientôt disponibles
sur le site. D'autres versions suivront, au fur et à mesure des témoignages.
L'objectif n'est pas de fournir des solutions toutes faites, mais
de donner des points de repères pour
agir, permettre à chacun d'inventer ses propres solutions, à partir de ses
propres savoirs et ses questions.
Il nous faut donc construire collectivement ces références en
formalisant les acquis de la pratique des uns et des autres. Les fiches
d’expériences et les RDV de l’éducation citoyenne sont les outils en
expérimentation que RECIT propose pour construire ces références communes.
Des RDV de l’éducation
citoyenne vont être organisés à partir de juin. Il s'agit d'aller sur le
terrain rencontrer des acteurs et analyser
collectivement une expérience. Il s'agit de faire connaître d'autres
pratiques, donner des idées, mutualiser
les pratiques, créer des liens.
L’écume du jour à Beauvais, les 11 et 12
juin
L’œil du monde à Lagny le 4 juillet
La prochaine réunion de travail collectif
Une réflexion sur la démarche d’élaboration
de références sera proposée au début du mois de mai, en essayant d’utiliser
les acquis des travaux déjà menés dans le développement agricole, les
mouvements pédagogiques, les mouvements d'éducation populaire.
Laurent Ott ; Éditions Ères, 2004
Aujourd'hui se pose la question de la préservation d'un
espace social et communautaire auquel la famille reste liée à plus d'un titre.
Allons nous assister sans réagir au double mouvement
complémentaire qui met en scène, d'un côté, une "marchandisation" rampante des espaces publics, de la
relation éducative et de la relation d'aide, et de l'autre côté une
rigidification de rapports institutionnels avec la montée de l'autoritarisme et
du sécuritarisme?
Ces deux mouvements restent essentiellement concomitants,
complémentaires et agissent dans le même sens: l'individu est de plus renvoyé à
lui même et à de vagues modèles médiatiques au moment où les groupes de vie et
sociaux dans lesquels il pourrait grandir, s'éduquer et vivre, sont sans cesse
menacés de disparition et de dispersion.
La famille
n'échappe pas à ce lent travail de sape et de destruction; elle se fragilise,
diminue dans sa configuration, perd une bonne part de ses ressources et de son
indépendance et s'étiole. Par contre, au même moment, elle est encensée ou
stigmatisée par les pouvoirs publics
qui entendent bien faire de ce qu'il en reste un auxiliaire social ou pénal,
destiné à compenser en partie le désengagement de l'État dans la vie publique.
Si, avec quelque raison, on redoute l'avènement d'une
société entièrement marchande et pénale, on comprend mieux pourquoi il est
devenu essentiel de préserver ou reconstruire des espaces relationnels ou
sociaux, qui ne soient sous la coupe ni des relations d'échange de type
marchand, ni des relations institutionnelles de type autoritaires.
Le travail au plus près des enfants et des familles, dans
les espaces publics, constitue sans doute la meilleure occasion de ré appropriation,
par la base et le quotidien, des
questions sociales, éducatives et politiques communes; le travail en milieu
ouvert est ainsi une occasion de convoquer la citoyenneté, de réhabiliter les
parents, les familles pour intervenir ensemble dans les espaces publics et de
redonner ainsi un peu de sens à ce qui fait société.
C’est ce type de travail que tente de définir ce livre.
Laurent OTT
enseignant et éducateur à Longjumeau (91)
Association INTERMEDES
Lutte contre la solitude enfantine et soutien de la fonction éducative
http://monsite.wanadoo.fr/laurent_ott