PERMANENCES EDUCATIVES EN MILIEU OUVERT

Utilité et généralité des Actions de développement social, éducatif et communautaire, en milieu ouvert

Co- fondateur de l'association Intermedes, j'ai eu l'occasion de participer à un travail de recherche et de capitalisation des expériences et actions éducatives innovantes, dans le domaine de la co-éducation.

 

C'est ainsi que par visites directes, rencontres, échanges de documents ou participation directe à l'une des trois journées d'étude spécifiques que nous avons organisées en 1998, 1999 et 2002, nous avons pu prendre connaissance de l'extraordinaire efficacité et intérêt (aux yeux de leurs acteurs) de toutes les actions partageant avec la nôtre certains caractères:

 

 

- le travail direct avec les enfants,

- le travail en milieu ouvert ,

- la libre initiative des enfants,

- la gratuité,

- le mélange des âges dans l'accueil,

- un travail ouvert sur l'encouragement des enfants à développer des initiatives sociales locales,

- un travail qui s'inscrit dans des pratiques coopératives et communautaires

- un travail qui s'inscrit dans la durée, pour permettre d'établir de réelles et consistantes relations éducatives,

- un travail qui renouvelle les notions d'autorité et de relation éducatives, en inscrivant celles ci du côté du don, en tournant le dos aux idéologies sécuritaires , et aux conceptions éducatives inspirées de la notion libérale de "contrat".

 

Tous les acteurs impliqués dans ces actions témoignent en effet de la richesse insoupçonnée des relations qu'un tel type de travail permet de développer avec les enfants accueillis. C'est un véritable renversement de la relation éducative telle qu'elle est vécue dans les strcutures classiques qui s'opère: pacification des comportements, développement à la fois de la parole et de l'expression personnelle et de la valorisation du groupe, développement de l'initiative des enfants qui finissent en général par mobiliser à leur tour, leurs parents, souvent bien retranchés de la vie sociale, économique et publique!

 

Mais nous avons pu également constater l'incroyable précarité de ces actions; quand ces initiatives sont municipales, elles sont souvent et régulièrement remises en cause, par les mutations des responsables ou les changements de politique; quand elles sont associatives, ces actions sont souvent précarisées par un régime de subvention chaotique et hasardeux, qui finit par fatiguer les plus ardents militants; quand elles sont développées par des associations implantées dans le secteur social, ces actions sont menacées de devenir des "structures sociales de plus " et de perdre ainsi cette ouverture sur l'environnement, le quartier qui faisait leur richesse.

 

Toutes ces actions partagent également en général une grande difficulté à faire connaître la qualité du travail accompli et pour capitaliser les savoir faire développés.

 

C'est pourquoi dès l'origine du projet de la Maison Robinson, nous avons souhaité développer un mode de travail qui accorerait une grande importance à la communicationdes idées et à la capitalisation des expériences; c'est un peu la raison d'être de ce site mais cela a été celle également de multiples articles, communications, de quelques livres et de trois journées d'étude auxquels ce site fait également écho.

 

Ce qu'il est possible d'avancer aujourd'hui:

 

En tout état de cause que pouvons nous dire d'une structure de permanence éducative de proximité telle que la Maison Robinson? Je pense qu'une telle structure est un outil à la fois les plus larges, les plus actuels et les plus adaptés pour renouveler la notion de prévention; le travail en milieu ouvert de proximité tel qu'il se pratique à la Maison Robinson permet en effet à la fois d'accompagner les enfants les plus isolés, de désenclaver les familles et les engager sur une démarche d'appropriation et d'habitation de leur environnement, et de développer localement des liens sociaux et citoyens.

 

La méthodologie qui s'est progressivement affinée au cours de ces années permet de travailler à la fois le développement de collectifs et l'expression des individus, le contact avec tous les enfants, et l'accompagnement très fort de quelques uns; il permet de contacter les familles les plus isolées et les plus précarisées, tout en préservant, voire construisant avec elles une image positive et active d'elles mêmes.

 

Par sa souplesse ce type de travail, s'il nécessite de la rigueur et une bonne maîtrise des méthodes de travail éducatif dans les espaces publics et ordinaires de vie, est par contre d'une large validité et facilement transposable dans d'autres villes et d'autres quartiers.

 

Depuis son ouverture, la Maison Robinson a accueilli et conseillé nombre d'acteurs ou de professionnels désireux de développer ce mode d'intervention. Certaines villes nous ont demandé de présenter ce travail à leur personnel, ou devant des conseils locaux, communaux ou intercommunaux. Cela, sans compter les réactions nombreuses aux articles et reportages réalisés sur l'expérience de la Maison Robinson, de Longjumeau, et de l'accueil de stagiaires issus d'horizons professionnels très variés (psychologuqes, éducateurs, moniteurs éducateurs, éducateurs de jeunes enfants, animateurs, pré-stagiaires du social, de l'Education Nationale, etc.) intéressés par ce mode de travail naturellement très inter-disciplinaire et ouvert.

On peut trouver dans ce site (lien sur la page d'accueil) de nombreux textes et articles qui explicitent la démarche de travail de la permanenc en milieu ouvert, ainsi que des textes en proposant la description, l'analyse et l'évaluation.

Pour toute information complémentaire ou personnalisée, on peut me contacter par ce courriel: intermedes@wanadoo.fr

Laurent Ott, janvier 2004

Note: L'essentiel de mes observations est basé sur l'expérience de la Maison Robinson; depuis la conception, enpasant par la mise en place et la communication, j'ai eu l'occasion de travailler à tous les stades de cette action.