Depuis Avril 2004, et afin d'élargir son sujet, les "Nouvelles de Robinson" sont devenues : « Nouvelles d' INTERMEDES » (la liste ci dessous reprend les anciens numéros depuis un an) .
Nouvelles de Robinson d’Octobre Novembre 2004
Edito : on tue la relation éducative
Un livre attendu sur la co-éducation
Sur le site INTERMEDES (http://fondation.intermedes.free.fr/ ) :
Nouvelles de la fondation INTERMEDES de septembre / Octobre 2004
Édito : une rentrée bien terne
mais tellement ancrée
Nouveautés sur le site de réflexion éducative: http://fondation.intermedes.free.fr
Nouvelles de la fondation INTERMEDES de Juillet 2004
Ø
Appel à projets de DEI France : Mettre la Ville à hauteur d’enfants
Nouveautés sur le site de réflexion éducative: http://fondation.intermedes.free.fr
NOUVELLES DE LA FONDATION INTERMEDES DE MAI/JUIN 2004
Quelques petites choses qu’il
faudrait bien trouver à dire avant la fin de la MR
Quelques perspectives pour
contribuer à un bilan critique de la
Maison Robinson de Longjumeau
Que retenir des PERMANENCES
EDUCATIVES EN MILIEU OUVERT ?
Des Nouvelles des projets et actions
en cours
Nouveautés sur le site de réflexion éducative: http://fondation.intermedes.free.fr
NOUVELLES DE LA FONDATION INTERMEDES D’AVRIL MAI 2004
Des Nouvelles des projets et actions
en cours
Nouveautés sur le site de réflexion éducative: http://fondation.intermedes.free.fr
L’appel de CLARIS et la requalification de la prévention pendant
l’enfance;
Délinquance et travail social : ce
que la prévention veut dire
NOUVELLES DE ROBINSON DE MARS AVRIL
Des Nouvelles de l'Association
Compte rendu de la commission du CA concernant le projet le 21/02/04;
Des Nouvelles de la Maison Robinson
Communication de l'action :
deux interventions et un article en attente.
NOUVELLES DE ROBINSON DE FEVRIER/ MARS 2004
Des Nouvelles de l'Association
Quelques éléments du CA du 12/02
Les rencontres de l'éducation citoyenne à Lille, avec RECIT
Préoccupations autour de la place du quartier, et de la Maison
Robinson, dans la ville
Intermèdes représenté pour l'appel à expériences dans le cadre de
l'année de la Fraternité.
Des Nouvelles de la Maison Robinson
Communication de l'action :
deux articles, un reportage et un livre !
Nouvelles de Robinson de Janvier 2004
Des Nouvelles de l'Association
Des changements dans l'association
Interventions, articles et reportages
Des Nouvelles de la Maison Robinson
Nouvelles de Robinson d'Octobre / Novembre 2003:
La Maison Robinson est menacée… La
Maison Robinson est menacée…
Les actus du site:
http://assoc.intermedes.free.fr/
Perspectives: point et réflexions
sur les actions de ludothèque de rue:
Nouvelles de Robinson de septembre/ octobre 2003
- le compte rendu de l'Assemblée
Générale du 21/ 09
Nouvelles de Robinson Juillet Août 2003,
Une nouvelle vague d'actualisations
du site de l'Association
Une nouvelle collaboration renforcée
avec le Conseil Général,
Une "Maison Robinson", en
gestation pour Grigny/ Viry?
La journée des préventions du 28
juin,
Un projet coopératif et
d'accompagnement de certaines familles... vers des jardins familiaux,
Nouvelles de Robinson de Juin Juillet 2003
Un édito de circonstance:
"C'est l'alarme!"
- Des informations concernant la
Maison Robinson
Rencontres autour de la
communication du projet...
Bonjour, dans
ces nouvelles de Robinson :
-
Un édito : on tue la relation éducative
-
Fermeture de la Maison Robinson : un texte
-
Notes de lecture : Co -éduquer / Pour un
développement social durable ; F. Jesu
-
A retenir sur le site
-
Agenda : La Journée d’Étude de DEI France du
13/11 ; demandez le programme ! Inscrivez vous !
A Renne, à Metz, dans deux écoles primaires, des enfants ont été arrêtés par la police pour suivre leurs parents dans des centres de rétention ; dans les deux cas, les personnels enseignants ont été priés de signaler ou de retenir les enfants afin de favoriser leur « prise en charge ».
Ainsi se réalise d’une façon tout à fait banale et sous couvert du motif « de ne pas séparer les familles » une véritable trahison de la relation éducative ; les personnels éducatifs sont employés comme des fonctionnaires priés de collaborer avec d’autres fonctionnaires ; au delà même des droits de l’enfant au sens de la CIDE qui sont bafoués, c’est la capacité même des éducateurs à tenir une parole, à mériter une confiance, à établir une relation clairement au bénéfice de l’enfant, qui est remise en question.
Et si ce n’était que le premier coup de canif dans la relation éducative ; bien d’autres moins spectaculaires, plus insidieux sans doute ont déjà été donnés, quand il s’est agi et qu’il s’agit toujours d’encourager les enseignants à « rétablir des relations d’ordre et de discipline », quand c’est la relation, tout court et la reconnaissance qui font défaut.
C’est qu’elle était gênante la relation éducative ! Peu mesurable dans les évaluations, même nationales, elle avait aussi comme énorme défaut de ne pas obéir à des logiques marchandes ou pénales ; elle permettait d’établir des relations locales et sociales entre familles et professionnelles ; elles pouvaient constituer une occasion de réflexion et de contre poids non négligeable vis à vis des entreprises de persuasion et de propagande par les médias.
Quoi de plus gênant et de plus dangereux que des enfants et des parents heureux dans des écoles ? Quoi de plus contrevenant aux marchés de l’ordre, du soutien scolaire et de la fuite organisée des sauve qui peut individuels ?
Chaque cas de convivialité est ainsi en passe de devenir aujourd’hui un petit peu dissident ; raison de plus alors…
La fin d’un travail éducatif et ouvert
Une larme pour Robinson?
La Maison Robinson est fermée et pour ceux, enfants comme adultes qui ont côtoyé cette action dans le quartier sud de Longjumeau, le vide est patent.
Passez près du gymnase et vous ne trouverez plus comme centre du groupe des enfants qui sont là, les adultes, les livres, les conversations et les cris.
On ne trouve plus non plus les jeux et les jouets et les tapis troués sur le sol de la Villa ou du Damier de La Rocade Bel Air. Il n’y a plus non plus ces caisses aux couleurs vives remplies de boîtes fatiguées et de jeux robustes, que les enfants savaient ranger en un clin d’œil.
La cage d’escalier du C est redevenue, sans doute au soulagement de certains voisins, terriblement calme et silencieuse tout à coup, et l’horloge fixée à la fenêtre, si elle donne encore l’heure, ne donne plus de signal à l’ouverture de certaines activités.
Certainement certains enfants par moments doivent machinalement se tourner vers certains de ces lieux avant de se rendre compte qu’ils ne sont plus remplis des présences habituelles. Peut être lèveront ils encore longtemps les yeux vers des fenêtres occupées par une famille bien éloignée de ce qui s’est jouée là.
D’un seul coup, ce qui a duré localement un peu plus de cinq ans, prend une allure de petite parenthèse ; nous disions que si on n’avait pas l’intention de durer, il valait mieux s’abstenir d’intervenir dans la vie d’enfants et de familles trop habitués déjà à des ruptures et voilà qu’une nouvelle vient de se produire.
Mais cinq ans tout de même dans la vie de pas mal d’enfants ça a été le temps nécessaire pour passer de petite à grande enfance et d’enfance à adolescence, une petite tranche de vie qui leur a semblé d’autant plus consistante que la Maison Robinson, c’était quotidien et six jours sur sept.
On en a accumulé des photos et des souvenirs dont les avatars à partir de maintenant nous échappent.
La Maison Robinson était à la fois tellement solide qu’elle paraissait un OVNI dans le quartier; elle semblait indéboulonnable malgré les difficultés éducatives, le manque de reconnaissance de certaines institutions et l'impatience des pouvoirs politiques locaux ; nous restions ouverts quand les structures municipales fermaient pour un oui ou un non ; nous développions nos activités, quand d’autres les réduisaient ; nous accueillions des initiatives et des actions nouvelles au rythme de l’énergie des enfants et des adultes.
Mais la Maison Robinson était tellement fragile du point de vue de sa structure : une association qui n’a qu’une seule structure nécessite tant de soucis et tant de travail et peine tant pour s’imposer et se faire respecter .
Présente mais perpétuellement oubliée par les structures de sa ville et le pouvoir des municipalités, la Maison Robinson devait aussi quémander perpétuellement sa propre survie au point de mobiliser une part énorme de ses ressources vives, et de désorienter sa propre équipe ; les soutiens liés à l’espoir et à l’innovation que représentait son implantation ont cessé petit à petit d’exister au fur et à mesure que son action se concrétisait et qu’elle en aurait eu le plus besoin…
Quant à la possibilité de devenir pérenne et de mettre en place les structures de sa propre durée, la Maison Robinson n’aura pas pu la connaître ; non seulement elle n’a jamais pu être agréée d’aucune façon, mais ses financements territoriaux n’ont jamais pu être contractualisés à la hauteur de ses besoins. Alors avec en plus la fin des emplois jeunes…
Ce qui serait paradoxal, c’est que n’ayant pas eu les moyens de pousser plus avant une expérience en pleine évolution, la Maison Robinson puisse paraître ancienne alors qu'elle était en avance.
La Maison Robinson est sans doute arrivée trop tôt, avant qu’on ait pris la mesure de l'impasse et des désastres engendrés par la mise à mal de la prévention, la pénalisation accrue de la jeunesse et des familles, la baisse des ambitions éducativesl’accentuation des discriminations et des ghettos; ni ordre républicain, ni communautarisme, la pédagogie de la Maison Robinson permet tout simplement à retisser du lien social et citoyen.
Pour autant, si l'expérience de la Maison Robinson nous a permis de mesurer l'incroyable accumulation d'obstacles destinés à décourager l'initiative éducative et sociale, elle nous aura également permis de découvrir ceci: le social n'est pas un problème, mais une ressource; le travail initié aa démontré l'extraordinaire inventivité et disponibilité des enfants, des parents et des adultes d'aujourd'hui, désireux d'expérimenter d'autres formes de vivre ensemble... à advenir.
L. Ott- septembre 2004.
Notes de lecture :
« Co –éduquer, Pour un développement social durable
Voilà un livre attendu et qui tombe à pic ; sans doute parce qu’à contrario des tendances actuelles, il y a peu de verbes qui ont autant d’urgence et de pertinence que celui de co-éduquer aujourd’hui ; d’autre part parce que son auteur est justement quelqu’un qui a pris le temps de connaître, d’écouter et d’apprendre avec l’ensemble des acteurs sociaux.
Le parcours de Frédéric Jesu de la pédopsychiatrie au développement éducatif et social, est le parcours de quelqu’un qui a pris le temps d’écouter tous les acteurs sociaux et éducatifs, à savoir les professionnels.
De tous, il a su apprendre bien au delà de la description des dispositifs et des pratiques, la richesse insoupçonnée des situations éducatives, l’extraordinaire inventivité dont font souvent preuve les acteurs sociaux et les personnes en difficulté elles mêmes.
C’est donc un livre dense qui s’attache à la description et l’analyse même de l’acte d’éduquer, abordant avec rigueur, les dispositifs, les pratiques, les acteurs et les problèmes sociaux et éducatifs contemporains.
C’est aussi un « livre somme » qui établit énormément de relations entre les recherches actuelles et anciennes, et l’ensemble des données concernant les nouveaux défis sociaux et éducatifs que connaît notre société ; la bibliographie, exploitée dans le texte, offre une synthèse des recherches anciennes et actuelles et ancre la notion de co-éducation parmi les thèmes de la pensée sociale.
L’éducation est un thème qui suscite facilement les grands mots et l’hystérie ; Frédéric Jesu préfère quant à lui un appel au calme et ne pas céder aux sirènes du catastrophisme ambiant ; non seulement les choses ne vont pas si mal, mais les enfants et les familles se débrouillent admirablement de la complexité sociale et éducative inouïe qu’ils ont à connaître ; malgré la précarité, les difficultés sociales, les séparations, les déracinements et les ruptures, les parents et les enfants d’aujourd’hui inventent inlassablement des réponses inédites et efficaces. Ils sont inventifs et actifs ; on est loin des idées toutes faites et des jugements qu’on nous assène.
Mais pour autant, les enjeux de société que nous connaissons nécessitent, pour pouvoir faire face et y répondre, de nouvelles cohérences, des partenariats affirmés, et de la durée dans les actions éducatives elles mêmes pour faire face à autant de ruptures ; c’est selon les mots de l’auteur, « une nouvelle question éducative ». Et pour cela il faudra bien commencer par le commencement et prendre le temps de définir et mesurer l’ampleur de la tâche d’éduquer ; l’auteur pour sa part voit dans l’éducation l’expression de trois ambitions : la volonté de former, d’instruire et de transmettre ; l’éducation pour permettre développement humain, et l’éducation pour accroître le vivre-ensemble.
La nécessité de la co-éducation n’est pas première, et elle a toute une histoire. Ce n’est que lentement et patiemment, comme le décrit F. Jesu que les institutions éducatives sont passées du soupçon, des pratiques cloisonnées, de la mise à l’écart des parents par exemple vers la mise en place d’une véritable reconnaissance. Pour autant, le partenariat n’est pas en soi une solution suffisante ou magique, et pour éviter les sentiments de frustration ou les impressions d’instrumentalisation, il convient de mieux définir les attentes entre les partenaires et de développer les occasions de connaissance réciproque.
Co-éduquer suppose de bouleverser un peu les habitudes professionnelles, d’ouvrir et de décloisonner, mais également et surtout peut être d’associer et de rendre participants tous les acteurs, à commencer par les usagers eux mêmes qu’il s’agit de considérer comme « potentiellement co-éducateurs ».
Une deuxième partie dresse un panorama des pratiques porteuses de co éducation et répondra aux attentes des professionnels et des responsables ; globalement, la plupart des récents outils de développement social et de politique de la Ville, comme les dispositifs propres des institutions publiques nationales et surtout territoriales, vont dans le bon sens : c’est le cas des REAP, et de nombreux dispositifs territoriaux.
Toutefois, derrière les pratiques de concertation, de travail en réseau, d’échange d’informations et de coopération entre structures et intervenants, ce que l’auteur cherche à mettre en valeur c’est surtout l’importance qu’il y a à développer entre les enfants, les parents, les responsables, les élus et les professionnels le plus grand nombre possible d’échanges et de relations sociales de base.
Plutôt que de réduire progressivement ces dispositifs autour de certaines populations « à risque », comme on le voit aujourd’hui, au risque justement que cette stigmatisation ajoute à leur solitude, il conviendrait d’en accentuer le caractère généraliste et de développer pour tous les occasions de relation sociales et citoyennes. La co-éducation n’est pas une réponse technique pour des enfants et des parents souffrant de situations isolée, mais plutôt un projet dont la véritable dimension est la société toute entière.
Prenant comme titre de conclusion « l’utopie à l’ordre du jour », après avoir mis en garde contre la double tendance actuelle à surprotéger et/ ou sur pénaliser l’enfance et les familles, l’auteur propose un optimisme raisonné. Toutefois il faudra bien, si on veut échapper à moyen terme à la politique du pire, que les acteurs sociaux et les élus renoncent aux images fausses et dégradées de l’enfance et des familles et engagent des programmes d’action éducatives respectueux des acteurs et des usagers et durables.
Certains textes d’auteurs sont encore à découvrir : « la Tour de Babel », « les conseils de parents », « Rendre l’enfant à la Ville et la Ville à l’enfant ».
D’autres quoi que plus anciens proposent quelques bases autour des thèmes de la co-éducation, de la permanence éducative : « Qu’en est il des actions de développement social à visée communautaire, aujourd’hui ? » : « Pourquoi une action durable et globale en éducation est possible et urgente ».
"La Ville à hauteur d'enfant? "
Quatrième Journée d'Étude de
Défense des Enfants International (DEI)- France
Samedi 13 novembre 2004
Assemblée Nationale - Salle 6217 –- 6, rue de l'Université 75007 Paris
La Ville est un thème des plus actuels de la pensée sociale
et éducative. Ce terme permet en effet, sous un seul mot, de saisir la Ville
comme entité géographique (gestion des espaces, politique urbaine,
architecture, répartitions sociales, conception des espaces extérieurs), comme
territoire de perception et de traitement de problèmes sociaux (c'est ce qu'on
entend par politique de la Ville), et enfin comme espace de l'apprentissage de
la vie en collectivité et de "l'urbanité". En France comme en
Europe de l'Ouest, 80 % des enfants et des jeunes vivent en milieu urbain.
La place de l'enfant dans la Ville, de chacun de ces points
de vue, pose un certain nombre de questions actuelles et spécifiques qui
nécessitent d'être mises en évidence. du point de vue de l’application de la
Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE).
Nous appelons donc les acteurs sociaux, les
professionnels, les élus locaux, les responsables administratifs et de projets
à contribuer à ce chantier, et notamment en précisant :
- les dispositifs à modifier, renforcer ou un à inventer pour assurer aux enfants une place plus active dans la Ville
- les principes à activer
pour repenser les temps de l'enfant, son "suivi", son
accompagnement, les outils d'harmonisation entre ses diverses activités et le
(ou les) projet(s) éducatif(s) qui leur donnent du sens;
- les compétences publiques et privées
à développer pour mieux prendre en compte l'enfant dans l'environnement urbain.
La Journée d'Étude (largement ouverte aux acteurs locaux mais aussi
aux élus et aux responsables administratifs) aura pour mission d'explorer
l'ensemble de ces voies. Elle laissera une grande place aux témoignages sur les
problèmes d'accessibilité, de manque d'accompagnement ou de solitude, de
sur-protection et de pénalisation, de déficit de participation à la vie
sociale et publique que les enfants et les jeunes rencontrent en milieu
urbain, mais aussi sur les solutions à envisager pour faire face ensemble, et
durablement, à ces problèmes. Bien entendu, ce colloque ne sera qu’une étape
dans une réflexion de longue haleine.
Attention :
Inscription préalable indispensable
pour pouvoir
accéder à l'Assemblée nationale:
- par courriel à
bd@bernard-defrance.net
- par courrier à :
DEI-France – 19, rue Hoche 93500 Pantin
- par télécopie au 01 48
44 99 27
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Quatrième Journée d'Étude de Défense
des Enfants International (DEI)- France
Samedi 13 novembre 2004
Assemblée Nationale - Salle 6217 – 126, rue de l’Université 75007 Paris
« METTRE LA VILLE A
HAUTEUR DES ENFANTS AUX TERMES DE LA CONVENTION INTERNATIONALE
DES DROITS DE L’ENFANT»
Cette Journée d'étude déclinera son sujet autour de trois axes principaux et
s'attachera, pour chacun de ces axes, à développer conjointement des constats,
des dénonciations, des apports théoriques mais aussi des exposés d'actions ou
de pratiques qui constituent des avancées éducatives dans les domaines
correspondants.
Programme
9h - Accueil des participants, présentation et introduction de la
Journée :
Bernard Defrance, Secrétaire Général de
DEI-France
9h30 - Conférence introductive : « La place de l'enfant dans la
Ville au regard de la contradiction entre liberté nécessaire et protection
indispensable » : Jacques Barou, docteur en anthropologie, chargé de
recherche au CNRS
10h–12h - Quels espaces construire pour
assurer une place plus active de l'enfant dans la Ville ?
Articles 11,12, 13, 14 et 15 (droit à
la libre circulation, l’expression, à la liberté d’opinion, droit à
l’association)
Argument - Aujourd'hui, de
nombreuses municipalités, associations, écoles agissent pour mettre en place
des pratiques qui favorisent l'expression, l'autonomie, l'engagement des jeunes
et le dialogue entre générations. De nombreux écueils viennent cependant gêner
les bonnes intentions : des discours contradictoires, des pratiques et des
moyens insuffisants. Il convient de repérer ces discours et d'analyser quelques
unes de ces pratiques.
Introduction : Claire Jodry, membre de DEI-France
Apports historiques et sociologiques :
- « La figure de l'enfant
et du jeune dans les espaces publics : la question des halls d'immeuble » : Laurent
Mucchielli, sociologue, chercheur au CNRS, directeur du CESDIP et Mohammed
Marwann, doctorant.
- « Les enfants et les
jeunes comme ressources » : Alain Vulbeau, Professeur de sociologie à
Nanterre-Paris X *
Analyse des pratiques :
- « La place des enfants
dans les lieux et pratiques d'animation : comment sortir de la garderie et
ouvrir sur la Cité ? » : Jean-François Chalot
- « L'expérience des
conseils communaux d'enfants et de jeunes : comment ils interrogent la
politique municipale, les institutions, les parents ? Pour quels résultats?»:
Muriel Parcelier, présidente de l'ANACEJ ou Mikaêl Garnier-Lavalley,
directeur de l’ANACEJ *
Échanges avec les participants
12h - Repas libre
14h-16h - Quelles harmonisations possibles
des temps urbains des enfants ?
Articles 3, 5, 9 , 10 , 16 et 31(droit au bien être, au développement des compétences, à la vie en famille, à la vie privée et aux loisirs)
Argument - Penser et aménager les temps urbains des enfants consiste à
les inscrire dans un parcours qui leur donne sens. Encore faut-il prendre en
compte les mutations sociales qui concernent ces enfants, mais aussi leurs familles,
pour bâtir ou rebâtir avec eux des projets éducatifs cohérents et
participatifs.
Introduction : Frédéric Jésu, administrateur de DEI-France
Analyse de pratiques :
- « Que font les villes,
aujourd'hui, en matière de temps de l'enfant et de politique éducative locale ?
» : Francis Oudot, président de l’Association nationale des directeurs de
l’éducation des Villes de France (ANDEV) ou son représentant *
- « Bilan des Contrats
éducatifs locaux », Fabienne Messica, sociologue,
Act-Consultants,
AITEC*
- « Une permanence
éducative de proximité. En quoi un tel type de structure constitue-t-il un
outil irremplaçable ? » : Laurent Ott, fondateur de l'association
Intermèdes
Échanges avec les participants
Contributions d’un groupe de jeunes issus de Conseils municipaux d’enfants et
de jeunes sur le thème : « Mettre la Ville à hauteur d'enfant » et sur les
propos tenus au cours de la Journée d’étude.
16h-17h – Quelles formations pour les
décideurs et les acteurs ?
Table ronde de synthèse et d’ouverture, introduite, animée et conclue par
Jean-Pierre Rosenczweig, président de DEI-France :
- « Réflexion sur un
réseau éducatif et sur ses conditions de développement à partir de l'expérience
du projet « Solidarité », expérience impliquant le Service de méthodologie de
l'enseignement de l'Université de Liège, les équipes éducatives et les
responsables politiques, pédagogiques et administratifs de cinquante
établissements d'enseignement fondamental de Liège, et la municipalité de Liège
» : Bernadette Mouvet, chercheuse à l'Université de Liège *
- « La cohérence des
projets éducatifs territoriaux, source de travail en réseau et de formations
communes des différents acteurs de l’éducation » : Jean Roucou, PRISME
17h – Clôture de la Journée
* Sous réserve de confirmation
* * *
Inscription indispensable pour pouvoir accéder à l’Assemblée nationale :
- par courriel à :
bd@bernard-defrance.net
- par courrier à :
DEI-France – 19, rue Hoche 93500 Pantin
- par télécopie au 01 48
44 99 27
Rentrée oblige, de courtes nouvelles ce mois ci avec une nouveauté de présentation : les textes ne sont plus collés en entier mais décrits et introduits ; on peut les consulter sur le site en utilisant le lien sur la page d’accueil.
La rentrée est un rituel indétrônable ; dès la fin juillet quelques fois, les grands magasins donner le ton ; puis, fin août, les journalistes semblent se rappeler de l’existence de l’école et des questions éducatives (d’une façon un peu plus concrète, pour une fois, que pour décrier le manque d’éducation, les incivilités, les parents qui démissionnent, l’autorité qui se perd et les niveaux qui baissent).
Les mouvements éducatifs, les acteurs sociaux, les porteurs d’innovation éducative et sociale ont à ce moment là, ce qu’on pourrait appeler une « petite fenêtre » pour faire passer quelques messages et surtout rappeler ce qui malheureusement n’est plus une évidence pour tous :
- L’éducatif ça marche, aujourd’hui comme hier et aujourd’hui certainement plus qu’hier car la vie en société est devenue plus exigeante, plus complexe pour les individus comme pour les collectifs et ceux ci ont besoin plus que jamais de « plus d’éducation », et tout au long de la vie encore !
- L’éducatif ça fonctionne pour des quantités d’enfants, de jeunes, de parents et d’adultes dans notre société ; les écoles sont toujours investies, les enfants veulent toujours apprendre et ça passionne toujours tout le monde.
Alors oui, la rentrée est terne ; on n’avait pas vu depuis si longtemps une telle faiblesse d’ambition et de projet éducatif de la part de nos gouvernants ; annoncer le bureau électronique quand les écoles n’ont toujours pas les moyens de s’équiper en masse (sauf exceptions et écoles vitrines) correctement que ce soit en matière d’audio visuel ou d’informatique… relève de la bouffonnade.
Oui, ce sera encore une rentrée sur fond d’intolérance sociale et de soupçon ethnique avec l’actualité si bien entretenue autour des questions de voile ; oui, encore ce sera encore une rentrée d’école repliée sur elle même avec un vigie pirate collé à la peau !
Hélas encore, ce ne sera pas non plus à cette rentrée qu’il sera de bon ton de parler d’accueil des parents et des initiatives sociales et éducatives dans l’école, et encore moins de responsabilisation et de libre circulation des enfants. Et le mot épanouissement quant à lui semble bien être devenu durablement un « repoussoir » pédagogique durable.
Mais malgré tout cela et encore toutes les petites attaques contre l’école et l’éducatif qui se déclinent sur le plan municipal comme national, il n’en reste pas moins que les faits sont là : la rentrée est encore et toujours un événement social, éducatif, mais même politique majeur dans notre société. Jeudi, les parents, comme les enfants seront là et ce qui se passe à l’école n’est étranger à personne !
Une relève pour la Maison Robinson ? La fermeture en cours de la structure, même si elle n’a pas encore été intégrée ou comprise par l’ensemble des acteurs et de la population, ne laisse pas indifférent ceux qui l’apprennent. D’une façon ou d’une autre, le fait remettre en place un accueil éducatif en milieu ouvert, dans le quartier apparaît comme une nécessité pour ceux qui connaissent bien le quartier, ainsi que la place et l’importance que la Maison Robinson avait acquise.
Ce qui revient également comme argument de cette nécessité est la gratuité totale de l’accueil. De nos jours cette gratuité inconditionnelle est devenue chose rare, voire tabou, tant dans le paysage local que global. Il existe des structure et surtout des actions d’animation et de loisirs pour les enfants et les familles dans le quartier, mais il n’existe pas plus qu’avant et souvent pas plus qu’ailleurs d’accueil entièrement gratuit, basé sur la libre initiative des enfants comme des adultes et surtout orienté vers un travail relationnel durable.
Ce manque amènera peut être que quelques individus ou un collectif à définir reprenne l’initiative de relancer a minima des actions de rue en milieu ouvert : ludothèques ou bibliothèques de rue, par la suite… Et on le souhaite !
Pas mal de nouveautés sur le site en cette période de rentrée scolaire (particulièrement terne et sans élan, vous ne trouvez pas ?) .
Une petite page de pub pour un petit livre qui constitue le travail collectif d’un groupe d’enseignants proches ou dans le Mouvement Freinet autour d’un état des lieux « ciblé » sur l’école et un projet positif pour la sortir de l’ornière dans laquelle on la laisse s’enfoncer.
Fabienne Messica s’interroge dans un texte de réflexion sur les diverses dimensions de la laïcité qu’on invoque bien plus qu’on la pratique… D’une actualité brûlante : La Tour de Babel (lien en première page ; http://fondation.intermedes.free.fr/ )
Lire aussi si ce n’est déjà faut sa précédente contribution concernant l’analyse de l’exploitation de « la fable du RER » ; toujours en ligne sur le site, les contributions de F. Jesu (les conseils de parents) et de Jean Le Gal (Démocratie familiale).
- A partir de septembre 2004, chroniques "Education" pour le magazine télé sur Canal Plus, "Nous ne sommes pas des anges".
- 13 Novembre 2004: Journée d'Etude de Défense des Enfants International, section française. Coordination et appel à projets de la journée d'étude, à l'Assemblée Nationale. Thème: "l'Enfant dans la Ville: comment mettre la Ville à hauteur d'enfants?"
- 26 Janvier 2005, Laon; Intervention auprès de l'ADSEA de l'Aisne. Reconnaître l'autorité ds familles, des enfants et des jeunes; l'urgence de co-éducation.
ARTICLES, EMISSIONS RECENTS OU A VENIR :
o Septembre 04, "Maternelles" (La 5) : "Changer de classe, d'école, de maîtresse".
o Lien social (à paraître) deux
articles pour "rebonds": "les autres fossoyeurs du social"
et "rendre l'enfant à la Ville..." (voir rubrique
"textes").
(voir aussi en fin de message la copie de la newsletter de Mai/juin qui a été peu diffusée)
La fermeture dramatique et en cours de la Maison Robinson, suite aux péripéties qui ont été exposées dans les « newsletters » et textes précédents (voir liens en rapport sur le site : http://fondation.intermedes.free.fr/ ) laissera malheureusement un grand vide à Longjumeau, et pour les familles du Quartier Sud.
Nous sommes quelques uns entre membres fondateurs et anciens administrateurs qui aurions voulu que quelque chose de ce travail puisse subsister après ce départ. Nous allons contribuer à travailler en ce sens avec tous les partenaires locaux associatifs et institutionnels qui se mobiliseraient sur cette question.
Il ne faut pas cacher ce que cette fermeture révèle de la fragilité des petites associations porteuses d’innovation, toujours en danger ou bien d’éclater sous les contraintes multiples et contradictoires qui pèsent sur elles, d’un côté, ou d’être instrumentalisées, d’un autre côté.
Mais pour autant, nul ne pourrait nier l’intérêt et la pertinence sociale des innovations qui sont portées parfois à la limite de l’épuisement par des petites associations de ce type. Rien que pour cela, il est nécessaire de poursuivre le travail de réflexion croisée avec d’autres individus, d’autres équipes et d’autres pratiques qu’à INTERMEDES, nous avons commencé en 1994.
Un travail est donc encore en cours aujourd’hui. Ce travail est celui des idées ; il s’agit d’opposer à une vision de l’éducation, et des familles, de plus en plus distanciée, incompréhensive, une autre approche qui parte de rencontres directes, permises entre professionnels, volontaires, enfants et familles.
Il s’agit de faire état que dans le quotidien, un travail du social est possible et nécessaire ; qu’il répond aux besoins et à l’isolement vécus par les enfants et les familles d’aujourd’hui.
De telles pratiques sont simples à concevoir, peu coûteuse ; pour autant elles réclament une certaine vision sociale, un engagement certain et une volonté énorme pour amener à un véritable investissement, aussi durable que possible, entre habitants, volontaires et professionnels.
Des actions qui travaillent sur les mêmes bases que la Maison Robinson sont aujourd’hui en projet, à Paris, à Grigny, ou en cours comme à Palaiseau, ou à Paris encore (voir le texte sur l’Association des enfants de la Bienvenue, sur le site).
Ce qui manque aujourd’hui c’est un espace d’expression, de communication, à ces idées ; faire savoir, comme nous en avons fait l’expérience à Longjumeau, que c’est possible, que ça marche de développer une véritable permanence éducative, localement ; que de telles pratiques aident réellement les familles à sortir de leur isolement, les enfants à se découvrir et se développer eux mêmes à travers une éducation à des collectifs choisis et non pas seulement subis ; que l’image que les enfants, que les familles, ont d’elles mêmes, que l’image que les collectivités, les professionnels se font d’eux… peut évoluer durablement.
Entre autres contributions, cette newsletter, ce site peuvent aussi contribuer à ce chantier ouvert au public.
Défense des Enfants
International (voir site : http://www.globenet.org/enfant/
) est une organisation très active en matière d’analyse sans complaisance (mais
avec recul et perspectives) des conditions de vie de tous les enfants, en
France et de l’évolution des politiques et des pratiques les concernant;
elle organise chaque année, entre
autres manifestations une journée d’étude ouverte à tous.
La prochaine aura
lieu le 13 novembre 2004, à Paris
(lieu, horaires et programme à confirmer); celle-ci sera consacrée cette année
à la question:
"La Ville à
hauteur d'enfant?"
« La Ville est un thème des plus
actuels de la pensée sociale et éducative; ce thème permet en effet sous un
seul mot de saisir la Ville en tant que géographie (gestion des espaces,
politique urbaine, architecture, répartitions sociales, la conception des
espaces extérieurs), territoire de perception et de traitement de problèmes
sociaux (c'est ce qu'on entend par politique de la Ville), et enfin comme étant
l'espace de l'apprentissage de la vie en collectivité et de
"l'urbanité".
Pour qui les connaît bien, la place
de l'enfant dans la Ville, de chacun de ces ponts de vue, pose un certain
nombre de problèmes actuels et spécifiques qui nécessitent d'être mis en
évidence.
Nous appelons donc les acteurs sociaux, les professionnels,
les responsables administratifs et de projets à contribuer à ce
chantier, et notamment en précisant:
v les espaces éducatifs à
construire qui seraient nécessaires, pour assurer une place plus active de
l'enfant dans la Ville?
v quelle construction
à repenser du temps de l'enfant, quel suivi, quel accompagnement, quels outils
d'harmonisations à définir entre ses diverses activités?
v quelles compétences
publiques et privées, pour développer la prise en compte de l'enfant dans
l'environnement urbain?
La Journée d'Étude qui suivra cet appel à
contribution aura également pour mission d'explorer l'ensemble de ces voies;
par décision de l'Assemblée Générale du 24 janvier 2004, en lien notamment,
avec des "classes Freinet", de laisser une grande place à
l'expression des enfants, en ce qui concerne les problèmes
d'accessibilité, d'accompagnement ou de solitude, de surveillance et de
pénalisation, de participation à la vie sociale et publique qu'ils
rencontrent en milieu urbain. »
Le Codej , « Comité pour le Développement de l'Espace pour le Jeu, regroupe des éducateurs, des pédagogues psychologues, artistes, urbanistes (etc.) et vise à promouvoir un environnement éducatif de qualité pour les enfants, les adolescents et les autres » (Note perso : on se rend souvent compte dans le social, que en adaptant un environnement pour les personnes dites les plus fragiles, c’est toujours l’ensemble de la population qui bénéficie en définitive, de ces mêmes aménagements) « en favorisant un aménagement de l’espace urbain permettant l’épanouissant de l’enfant par le jeu et par extension le développement de lieux de convivialité propres aux échanges.
Ce Comité organise un certain nombre de manifestations et édite une « lettre du Codej » qui recense des initiatives, des actions qui contribuent à ces objectifs.
A lire donc ces « lettres du Codej » sur leur site : http://codej.free.fr
Ø
Des nouvelles rubriques à découvrir
o Une rubrique Nouveauté qui récapitulera dorénavant les nouveautés du site, dont : le sécuritarisme contre la vie sociale (« l’appel du 1er Mai », voir aussi ci dessous) ; « pourquoi une action durable et globale en Éducation est urgente », la fiche de visite de l’Association PRISMES à la Maison Robinson, etc.
o Une rubrique « Textes » qui fait la synthèse de tous les textes en archives que sur toutes les questions de co-éducation, co-parentalité et lutte contre la solitude enfantine et parentale ; on y trouve un lien direct avec les archives des Nouvelles de Robinson et de F- INTERMEDES
o Une rubrique de « sélection de liens en rapport avec nos sujets », en bas de la page d’accueil.
Ø Interventions à venir :
o 13 Novembre 2004: Journée d'Étude de Défense des
Enfants International, section française. Coordination et appel à projets de la
journée d'étude, à l'Assemblée Nationale. Thème: "l'Enfant dans la Ville:
comment mettre la Ville à hauteur d'enfants?"
o Premier semestre 2003 - 2004- 2005, Université Paris
X- Nanterre: chargé de cours de Sciences de l'Éducation (Licence- maîtrise),
"Politique sociale, actions sociales - P3S-SCE 29).
o l'A.D.S.E.A de l'Aisne ( association départementale
de sauvegarde de l'enfant à l'adulte), organise les 26 et 27 janvier 2005, un colloque
sur le thème de l'autorité qui aura lieu à LAON..
La fermeture de la Maison Robinson nécessite que l’on entreprenne d’expliquer l’événement et que l’on revienne sur l’historique et le travail de cette structure ; il est en effet essentiel qu’un inventaire puisse être fait de ce qui s’est joué au travers de cette action et notamment, au delà de l’événement même de fermeture, d’éclairer les pratiques et les résultats qui ont été développés au cours de cette expérience qui reste passionnante et atypique.
Sur l’événement lui même de fermeture, que dire ? Que cela n’aura pas été bien long, décidément entre la démission que je me suis senti obligé de donner au mois de décembre face au blocage de l’équipe vis à vis de la définition d’un cadre de travail et de pilotage qui me paraissait nécessaire, et celle du nouveau Bureau, cinq mois plus tard, qui fait, malgré les divergences, d’une autre façon le même constat d’échec.
Et pourtant la situation est plutôt ironique ! Alors que la Maison Robinson a pu s’inventer, se préparer et se développer dans un climat de grande incertitude institutionnelle et financière depuis 1998, elle est à cette date condamnée à fermer alors jamais les conditions de sa continuation n’ont été aussi bonnes :
- les dernières élections régionales et cantonales ont assuré les collectivités décentralisées qui nous soutiennent (Conseil Général de pouvoir poursuivre ce soutien,
- la trésorerie et la situation budgétaire même tendue n’était pas plus mauvaise que les années précédentes ,
- la reconnaissance du travail développé n’a jamais été aussi partagée,
Bref, la Maison Robinson pouvait durer et si le nouveau Bureau
en arrive à l’arrêter aujourd’hui, par démission sans repreneurs, c’est qu’il
paraît malheureusement toujours aussi inenvisageable de fixer aujourd’hui un
cadre de fonctionnement conforme à la logique associative vis à vis de l’équipe
qui entend garder à elle seule le contrôle de l’information et du projet. Il
était malheureusement inenvisageable,
pour ceux d’entre nous qui avaient déjà démissionné (démission de six administrateurs
le 2 mai) de reprendre en main une
situation qui s’est dégradée depuis trop longtemps.
Ce que l’on peut amèrement regretter c’est la perte sèche et sans avertissement pour le quartier d’une structure très investie et qui aurait pu continuer, y compris avec une nouvelle équipe, le travail entrepris. Encore une fois, malheureusement, une structure qui avait suscité de l’espoir et de l’investissement disparaît dans un quartier.
Il reste seulement mais heureusement le bénéfice des moments de vie et d’éducation vécus en commun ces dernières années et dont auront pu profiter les enfants et les familles du quartier.
- C’est vrai on a laissé les choses déraper doucement avec l’équipe, en lui permettant de prendre le pouvoir dans l’association progressivement, en lui permettant de gérer à elle seule son temps en en définissant l’emploi du temps lors de réunions interminables et payées où elle était seule décisionnaire et présente ; c’est vrai aussi qu’on n’a pas su assez représenter la parole et la volonté des subventionneurs qui, une responsable du Conseil Général me l’a confirmé récemment, n’auraient en rien accepté cette dilution des responsabilités et pour qui j’étais l’interlocuteur, signataire, référent et responsable ; rien que pour cela je n’aurais jamais dû accepter dès le départ toute cette dérive de l’équipe et de ceux qui, dans le CA, roulaient pour eux.
- Mais il faut dire que nous volontaires et fondateurs la MR, n’étions pas préparés à devoir gérer une double complexité : défendre le travail , le projet la structure à l’extérieur, éviter les dérives à l’intérieur, cela fait beaucoup. L’équipe pour s’adapter à son travail a bénéficié de temps, de formations prises sur le temps de travail, de journées de fermeture/ réflexion ; nous autres, malgré de plus grandes responsabilités y compris personnelles vis à vis des subventionneurs et des pouvoirs publics… avons dû faire avec les moyens du bord en plus de notre travail, en plus de notre vie privée…
- Comment en est on arrivé là ? Comment l’équipe peut elle par exemple refuser de communiquer sur le devenu des enfants pris en charge depuis des années et perdus de vue, comme je le demandais, alors que nous nous interrogeons tout bonnement sur l’efficacité du travail ? Comment a t elle pu oublier le fondement même du projet qui consistait à mobiliser une permanence éducative au bénéfice d’un groupe à définir ensemble d’enfants et de parents en difficulté ? Depuis quelques années, on ne parle plus de ce groupe, on ne parle plus de priorités de mobilisation ensemble, ou de critères, ou d’analyse des résultats de notre action, etc. Petit à petit l’équipe a évacué cette dimension de son emploi du temps, et en a limité le rapport à quelques chiffres secs qui n’ont aucun sens en eux mêmes. Car cette demande de notre part n’était pas arbitraire, elle était motivée par le fait que notre inquiétude a progressivement monté face à l’incapacité de l’équipe de fonder un travail éducatif avec des enfants contactés, proposés et accompagnés par les bénévoles :
§ C’est le cas récemment de la famille C. , habitant à 150 mètres du local de la MR, … Quatre enfants non francophones qui vivent dans deux pièces avec leurs parents au RMI, coupés de tout et de toute immersion sociale ou culturelle ? Quand après plusieurs années de négociation, nous avons enfin pu convaincre cette famille de se présenter à une action à la MR ce fut pour entendre l’équipe, dire que « ce n’était pas le bon moment ».
§ C’est le cas d’une autre famille de la Villa Saint Martin, les L. dont les enfants ne sortent jamais , passent toutes leurs vacances et tous leurs week-ends enfermés, etc. Alors certes les parents sont assez difficiles à atteindre et à convaincre, mais j’avais permis le contact, la rencontre , l’autorisation, mais en vain… Rien n’a été proposé à ces enfants.
§ C’est le cadre de l’enfant A. qui vit seul avec une maman très coupée du monde et de la réalité, qui erre des journée entières dans Longjumeau, se déplace partout (et n’aurait aucune difficulté à aller à la MR) ; il est le prototype même de l’enfant pour qui nous l’avons fondée, comment se fait il qu’après lui avoir présenté l’équipe, rien n’ait été fait avec lui ?
§ Et nous ne parlons même pas de jeunes adolescents, que nous connaissons comme tout le monde dans le quartier et qui n’ont jamais trouvé de place à la MR : cette jeune ado, sourde et muette, enceinte à 15 ans, ce jeune garçon roumain, qui n’était pas encore ado quand il passait ses journées à vendre l’itinérant dans l’épicerie locale ? Comment est il possible que rien, jamais ne lui soit proposé par l’équipe ? Et cette mère de la Villa Saint Martin, déboussolée avec un enfant autiste qui est resté longtemps sans prise en charge ? Si je ne continue pas la liste ce n’est pas par manque d’exemple, mais par peur de fatiguer le lecteur. (Tous ces exemples sont reconnaissables par plusieurs administrateurs qui peuvent en tout anonymat garantir la véracité du propos).
Nous comprenons tout à fait que l’équipe puisse être épuisée. Le travail en milieu ouvert et surtout quand on est très jeune est chose difficile ; comme nous en étions conscients nous avons toujours cherché à apporter en contrepartie les meilleures conditions d’exercice : organisation, souplesse de leur temps de travail, intégration d’une part très forte de temps pour la réflexion, le suivi, l’intégration et la prise en charge des différents plans de formation, valorisation du travail effectué par de nombreux articles, reportages, intervews…
Ce que nous comprenons moins à l’inverse est pourquoi les membres de l’équipe les plus fatigués et aigris n’aient pas eu la simplicité de chercher une autre place ou un autre projet plus proche de leurs besoins, sachant que nous leur laissions tout le temps nécessaire pour se retourner ? Fallait il forcément en arriver à un plan social de licenciement, au prix de la fermeture de la Maison Robinson ?
Tout cela pour dire quoi ? Pour dire que la Maison Robinson aurait toujours son utilité et sa nécessité dans le quartier et dans tant d’autres, qu’à côte de ces ratages, il y a bien sûr et c’est heureux d’autres familles et enfants qui ont énormément bénéficié de cette structure… Pour toutes ces raisons, il ne faudrait pas que la Maison Robinson s’arrête, mais comment une équipe d’administrateurs pourrait aujourd’hui et sans soutien tout reconstruire : un cadre de travail plus clair et plus souple, une équipe renouvelée et motivée, une perspective de pérennisation et de sécurisation financière de al structure (cf la fin des emplois jeunes en septembre) ?
Nous n’avons malheureusement au moment d’écrire ce texte aucune réponse à ces questions.
LN et Laurent Ott
(voir lien sur le site pour
plus de précisions).
A ce jour, il est important d’établir un inventaire des pratiques et des expériences dans le but d’alimenter des réflexions et pratiques futures.
Le projet initial de la Maison Robinson, il peut être utile de le rappeler était de constituer une « permanence éducative intégrale », ce que nous dénommions Internat en Milieu Ouvert ; il est à noté, que cette question laissée en suspens de l’internat court toujours dans les intentions politiques éducatives, et ce, quels que soient les ministères.
Très vite, le petit groupe de concepteurs du projet et avant même l’ouverture de la Maison Robinson, avait fait évoluer cette notion ; plutôt que de l’Internat, dont l’admission, le financement, la durée et la gestion posaient des problèmes de conception, ne valait il pas mieux développer le sens sous jacent de cette préoccupation, à savoir la durée et le suivi des relations éducatives engagées avec les enfants ?
Cette re direction fut bénéfique car elle nous permit d’être mieux compris par les partenaires locaux et notamment, l’Aide Sociale ; néanmoins la question de l’Internat reste posée mais différemment : le besoin se fait sentir lors de périodes de crise familiales de « faire la jonction », entre deux solutions de garde, d’éviter des placements provisoires ou des déplacements trop brutaux ; plus encore, la possibilité de prévenir l’usure des relations parents/ enfants en restant à l’écoute de cette préoccupation du côté de l’enfant qui « demande à faire un break » semble pleine de bon sens.
Le projet initial était donc à la fois plus court et plus complet que le travail tel qu’il s’est progressivement développé à la Maison Robinson :
- plus court, car l’action était à l’origine pensée comme axée trop exclusivement sur les enfants et plus encore sur les enfants les plus isolés, et que, chemin faisant elle s’est développée largement vers les parents et vers d’autres enfants, tout aussi seuls, mais « dépendants » de groupes ou de fratries un peu étouffants .
- plus complet, cependant dans le sens où le projet initial donnait une part bien plus importante aux accompagnements éducatifs individualisés, l’accueil et l’écoute d’un seul enfant par un seul adulte, la constitution de souvenirs et d’histoire communes, matérialisées par des petits rituels ou des objets « souvenirs » : casiers appartenant aux enfants, photos des enfants affichées dans le local de la Maison Robinson, anniversaires célébrés dans le local, albums photos plus personnalisés, etc. Or, cette dimension est aujourd’hui beaucoup plus réduite qu’elle ne l’a été dans les premiers temps de l’ouverture de la MR, et ce, pourtant, avec une équipe plus réduite.
Le travail de la Maison Robinson a donc connu différentes phases de modification ; en quelques années, le travail avec les familles s’est développé pendant deux trois ans, pour arriver à la situation actuelle où les pratiques restent stables et ne donnent pas lieu pour le moment à des évolutions ou initiatives nouvelles ; symétriquement les accompagnements individuels ont peu à peu au fil du temps perdu de leur rigueur ; nous étions partis d’une liste, certes évolutive, mais rigoureuse d’enfants autour desquels l’équipe à la fois de bénévoles et de permanents s’engageait, afin de constituer un environnement éducatif personnalisé, stable et durable. Au jour d’aujourd’hui, les enfants sont certes connus, souvent depuis longtemps, mais cette notion de « disponibilité prioritaire » semble en « stand by », et n’est plus évoquée par l’équipe que de loin en loin.
Par contre un autre élément du travail est resté stable à la fois dans son importance, mais aussi dans sa qualité, sa technicité et son succès au point d’avoir tendance à tenir lieu d’axe d’identité privilégié de la structure : le travail dehors, en milieu ouvert et en grand collectif.
Cet axe fut le premier à anticiper l’ouverture de la Maison Robinson : les ludothèques , puis les bibliothèques de rue en ont façonné petit à petit le modèle, qui a servi régulièrement pour d’autres activités (danse, arts plastiques, théâtre, etc.). C’est en effet dans ce type d’action, que l’équipe ou les volontaires de l’Association INTERMEDES développent le savoir faire le plus recherché et le plus spécifique ; mais il faut dire également que ce savoir faire était antérieur pour pas mal d’acteurs de la Maison Robinson et avait pu être développé dans d’autres cadres et auprès d’autres structures (ATD Quart Monde, Centres de Loisirs en Milieu Ouvert, etc.). Il n’est donc pas tellement étonnant que c’est sur cet axe là que semblent se « retrouver » , voire se resserrer » les actions de la Maison Robinson.
Mais, pour autant, ce qui a permis au travail de la Maison Robinson d’engager à la fois une pratique et une réflexion dans le champ de la prévention, du développement des facteurs de protection personnels, des pratiques de co-éducation, n’est pas représenté dans cet axe de travail.
Il semble plutôt que si, le travail en « grands groupes extérieur » tient une place, centrale dans le dispositif de permanence éducative, c’est surtout parce qu’il permet tout simplement de rentrer en contact et de le garder tant avec les enfants qu’avec les parents du quartier. En tant que tel et à lui seul, cet axe de travail ne permet pas de constituer un travail éducatif structuré et structurant.
La tendance à simplifier le projet au cœur de son travail, est probablement à l’œuvre dans la plupart des structures éducatives, au risque, évidemment, d’appauvrir progressivement le projet initial.
Dans le cas de la Maison Robinson, le caractère innovant de la pratique mise en place a permis, dans un premier temps, un enrichissement du projet initial ; toute la difficulté actuelle réside dans les méthodes et les pratiques à construire pour permettre à une pratique homogène de continuer son développement dans cette complexité même.
Or, au jour, certains axes de travail, à la Maison Robinson nécessiteraient selon moi d’être réactivés et de recevoir une attention et un volontarisme affirmé :
- les suivis individualisés pour les enfants les plus isolés, les plus en rupture, ou, à l’inverse, les plus en demande devraient reprendre toute leur place ; cela suppose, je le crois de consacrer à ce type d’accompagnement l’équivalent d’un temps plein pour un nombre d’enfants évalué à une vingtaine. Si on ne décide pas à l’avance de consacrer un tel temps et de créer une telle disponibilité, c’est sûr, les préoccupations et les sollicitations concurrentes ne manquent jamais et viennent tout naturellement « grignoter » ce luxe éducatif qui me paraît indispensable,
- le travail que nous avons appelé « d’association » avec les parents, après avoir été suscité, semble être dorénavant en « stand by » et avoir tendance à s’enrayer. Il faudrait se pencher sur les freins à son développement et les identifier plus finement ; je propose deux hypothèses :
o les premiers parents et adultes qui ont trouvé, dans la Maison Robinson, l’occasion d’organiser des moments et des événements de convivialité ou de citoyenneté dont ils ressentaient le manque se retrouvent aujourd’hui dans une certaine forme de répétition ; les goûters, les stands, les expositions se succèdent un peu à l’identique ; il serait important de trouver de nouvelles issues à ce cadre de travail qui répondent aux besoins de ces familles : l’aide à l’organisation, à l’auto-financement partiel des sorties et séjours en petits collectifs, la surveillance coopérative et collective du travail scolaire, … sont des demandes souvent évoquées ; la Maison Robinson peut en effet aider les parents à trouver avec un investissement collectif et coopératif des réponses à ces problèmes dans une période où les structures municipales se désengagent et où les problèmes sociaux du quartier augmentent.
o Certains parents n’ont pas encore pu trouver de place dans le fonctionnement de la Maison Robinson ; il est à rappeler qu’à l’inverse des enfants qui se présentent spontanément lors de nos actions extérieures, l’expérience nous a montré que beaucoup d’adultes restent retranchés chez eux et nécessitent que les membres de l’équipe aillent les y trouver et établir sur place un premier contact, souvent long mais nécessaire. Or, suite à l’investissement de la structure et de l’équipe par un petit groupe de familles très présente, ce travail de fond a eu tendance à beaucoup perdre de sa fréquence.
- La question des « associations d’enfants » demeure un chantier toujours inachevé, mais également riche ; là encore, il faut aller au devant des enfants les moins demandeurs car la tendance est trop forte à céder la place et le temps aux enfants et ados à proximité directe de la structure ; il pourrait être nécessaire de rappeler l’âge « cœur de cible » de l’action de la Maison Robinson qui ne s’offre pas comme un lieu d’activité pour les plus de 13 ans ; il propose à partir de cet âge et à ceux qui le désirent une sorte d’intégration dans l’équipe en tant « qu’apprentis animateurs ». Cela est lié, le contenu des projets collectifs proposés par les enfants devrait être plus fermement recadré dans le champ de la coopération : il faut sortir du tournoi de cartes à jouer ou de foot, même s’il est entendu que la Maison Robinson parvient à faire accepter à peu près tout le monde (ce qui est en effet mieux que la moyenne des pratiques d’animation) ; mais cela ne suffit pas, maintenant que les enfants du quartier ont accepté l’idée de jouer et travailler avec d’autres qui ne font pas forcément partie de leur groupe ou de leur âge, il faut leur proposer et les accompagner dans des véritables chantiers, plus ambitieux dans leurs objectifs, motivants, mais nécessitant de l’organisation du groupe en interne ; des chantiers d’expression (journal de quartier, de création de site, de courts métrages, de création et d’animation d’expositions) sont à renforcer sur le modèle un peu du travail des ateliers d’écriture. Nul doute qu’il serait également profitable d’accompagner ces enfants dans la diffusion du travail en dehors du quartier : présentations, exposés, expositions dans d’autres villes, pour d’autres collectifs. Les enfants en sortiraient évidemment grandis. De même, dans ce domaine, nous sommes restés depuis longtemps au seuil de la dimension économique ; or celle ci est essentielle dans le projet coopératif ; définir un budget, se financer, s’auto financer partiellement, valoriser le travail accompli devraient maintenant devenir des modes de travail réguliers dans les groupes d’enfants que nous animons.
Utilité et généralité des Actions de développement social, éducatif et communautaire, en milieu ouvert (reprise du texte de janvier)
Co- fondateur de l'association Intermèdes, j'ai eu l'occasion de participer à un travail de recherche et de capitalisation des expériences et actions éducatives innovantes, dans le domaine de la co-éducation.
C'est ainsi que par visites directes, rencontres, échanges de documents ou participation directe à l'une des trois journées d'étude spécifiques que nous avons organisées en 1998, 1999 et 2002, nous avons pu prendre connaissance de l'extraordinaire efficacité et intérêt (aux yeux de leurs acteurs) de toutes les actions partageant avec la nôtre certains caractères:
- le travail direct avec les enfants,
- le travail en milieu ouvert ,
- la libre initiative des enfants,
- la gratuité,
- le mélange des âges dans l'accueil,
- un travail ouvert sur l'encouragement des enfants à développer des initiatives sociales locales,
- un travail qui s'inscrit dans des pratiques coopératives et communautaires
- un travail qui s'inscrit dans la durée, pour permettre d'établir de réelles et consistantes relations éducatives,
- un travail qui renouvelle les notions d'autorité et de relation éducatives, en inscrivant celles ci du côté du don, en tournant le dos aux idéologies sécuritaires , et aux conceptions éducatives inspirées de la notion libérale de "contrat".
Tous les acteurs impliqués dans ces actions témoignent en effet de la richesse insoupçonnée des relations qu'un tel type de travail permet de développer avec les enfants accueillis. C'est un véritable renversement de la relation éducative telle qu'elle est vécue dans les strcutures classiques qui s'opère: pacification des comportements, développement à la fois de la parole et de l'expression personnelle et de la valorisation du groupe, développement de l'initiative des enfants qui finissent en général par mobiliser à leur tour, leurs parents, souvent bien retranchés de la vie sociale, économique et publique!
Mais nous avons pu également constater l'incroyable précarité de ces actions; quand ces initiatives sont municipales, elles sont souvent et régulièrement remises en cause, par les mutations des responsables ou les changements de politique; quand elles sont associatives, ces actions sont souvent précarisées par un régime de subvention chaotique et hasardeux, qui finit par fatiguer les plus ardents militants; quand elles sont développées par des associations implantées dans le secteur social, ces actions sont menacées de devenir des "structures sociales de plus " et de perdre ainsi cette ouverture sur l'environnement, le quartier qui faisait leur richesse.
Toutes ces actions partagent également en général une grande difficulté à faire connaître la qualité du travail accompli et pour capitaliser les savoir faire développés.
C'est pourquoi dès l'origine du projet de la Maison Robinson, nous avons souhaité développer un mode de travail qui accorerait une grande importance à la communication des idées et à la capitalisation des expériences; c'est un peu la raison d'être de ce site mais cela a été celle également de multiples articles, communications, de quelques livres et de trois journées d'étude auxquels ce site fait également écho.
Ce qu'il est possible
d'avancer aujourd'hui:
En tout état de cause que pouvons nous dire d'une structure de permanence éducative de proximité telle que la Maison Robinson? Je pense qu'une telle structure est un outil à la fois les plus larges, les plus actuels et les plus adaptés pour renouveler la notion de prévention; le travail en milieu ouvert de proximité tel qu'il se pratique à la Maison Robinson permet en effet à la fois d'accompagner les enfants les plus isolés, de désenclaver les familles et les engager sur une démarche d'appropriation et d'habitation de leur environnement, et de développer localement des liens sociaux et citoyens.
La méthodologie qui s'est progressivement affinée au cours de ces années permet de travailler à la fois le développement de collectifs et l'expression des individus, le contact avec tous les enfants, et l'accompagnement très fort de quelques uns; il permet de contacter les familles les plus isolées et les plus précarisées, tout en préservant, voire construisant avec elles une image positive et active d'elles mêmes.
Par sa souplesse ce type de travail, s'il nécessite de la rigueur et une bonne maîtrise des méthodes de travail éducatif dans les espaces publics et ordinaires de vie, est par contre d'une large validité et facilement transposable dans d'autres villes et d'autres quartiers.
Depuis son ouverture, la Maison Robinson a accueilli et conseillé nombre d'acteurs ou de professionnels désireux de développer ce mode d'intervention. Certaines villes nous ont demandé de présenter ce travail à leur personnel, ou devant des conseils locaux, communaux ou intercommunaux. Cela, sans compter les réactions nombreuses aux articles et reportages réalisés sur l'expérience de la Maison Robinson, de Longjumeau, et de l'accueil de stagiaires issus d'horizons professionnels très variés (psychologiques, éducateurs, moniteurs éducateurs, éducateurs de jeunes enfants, animateurs, pré-stagiaires du social, de l'Education Nationale, etc.) intéressés par ce mode de travail naturellement très inter-disciplinaire et ouvert.
On peut trouver dans ce site (lien sur la page d'accueil) de nombreux textes et articles qui explicitent la démarche de travail de la permanence en milieu ouvert, ainsi que des textes en proposant la description, l'analyse et l'évaluation.
Ø
Des nouvelles rubriques à découvrir
o Une rubrique Nouveauté qui récapitulera dorénavant les nouveautés du site, dont : le sécuritarisme contre la vie sociale (« l’appel du 1er Mai », voir aussi ci dessous) ; « pourquoi une action durable et globale en Éducation est urgente », la fiche de visite de l’Association PRISMES à la Maison Robinson, etc.
o Une rubrique « Textes » qui fait la synthèse de tous les textes en archives que sur toutes les questions de co-éducation, co-parentalité et lutte contre la solitude enfantine et parentale ; on y trouve un lien direct avec les archives des Nouvelles de Robinson et de F- INTERMEDES
o Une rubrique de « sélection de liens en rapport avec nos sujets », en bas de la page d’accueil.
Ø Interventions à
venir :
o
10 Mai, à 19
H00, Association Éducation Arts du Possible, participation au café éducatif,
sur le thème "Éducation et pénalisation", au café, le XXème
Art, 46 rue des Vignoles, Paris XX
o
12 Mai;
Association PRISME, présentation du livre "Travailler avec les
familles", 18 H00- 20 H00, 35 rue Pierre Nicolle, métro Port Royal.
o
27/05 IUFM
d'Étioles (91); intervention au cours du stage OCCE "Citoyenneté à
l'école".
o
03/06 ALENCON;
Forum Associatif de l'ADSEA de l'Orne: "Évolutions de la notion d'autorité
parentale".
o
· 13 Novembre
2004: Journée d'Étude de Défense des Enfants International, section française.
Coordination et appel à projets de la journée d'étude, à l'Assemblée Nationale.
Thème: "l'Enfant dans la Ville: comment mettre la Ville à hauteur
d'enfants?"
o
· Premier
semestre 2003 - 2004- 2005, Université Paris X- Nanterre: chargé de cours de
Sciences de l'Éducation (Licence- maîtrise), "Politique sociale, actions
sociales - P3SSCE 29).
o
Janvier 2005
(projet), Laon; Intervention auprès de l'ADSEA de l'Aisne.
Ø Articles parus :
o
ASH du
30/04/04, éléments de réponse au texte d'entretien de M Petitclerc, concernant la
pertinence du concept et de la pratique des " sanctions éducatives ".
o Dans les
cahiers de l'ACTIF, janvier/ avril 2004 N° double, consacré au partenariat
" Familles/institutions ", l'article : " Modifier les rapports
professionnels / parents à partir d'actions éducatives hors institution :
l'exemple de la Maison Robinson ".
Ø
Dans la rubrique récente : contributions apportées par leurs
auteurs…
o Démocratie Familiale – article de Jean Le Gal
o Les droits de l’enfant, dangereux défi ou nouvel âge de la démocratie ? – synthèse de F. Jesu.
o Politiques éducatives, sécuritaires et sociales : les familles dans la tourmente – par F. Messica.
Ø
Une nouvelle rubrique : Expériences et actions de
co-éducation
Sur le site, ce mois ci, on peut découvrir une nouvelle rubrique : celle des actions innovantes en matière d’accueil et de permanence éducative, de co-éducation… Ce mois ci, l’exposé d’une pratique s’appuyant sur le soutien scolaire pour développer libre expression, libre initiative, autonomie et relations éducatives, après l’école. Le tout dans un esprit « revendiqué » Freinet » : Les enfants de la Bienvenue… (voir lien sur page d’accueil du site : http://fondation.intermedes.free.fr/ )
La proximité des élections, la mobilisation de travailleurs sociaux face à la criminalisation de la misère, semblent nous contraindre à une posture de défense des institutions et des pratiques éducatives telles qu’elles subsistent ; il est vrai que l’on a envie de s’immobiliser face au risque de re création des filières au collège, l’éviction des élèves difficiles, le renvoi des filles portant le voile…
Et pourtant, la fonction de toutes ces exclusions, la plus insidieuse n’est elle pas de nous faire croire que ce que nous défendons est actuel et de qualité ? N’y aurait il donc rien d’autre à faire que de défendre l’école et la prévention spécialisée telles qu’elles sont ? Certainement pas, et c’est sans doute là l’effet le plus pernicieux car le moins attendu des chantiers de la démolition sociale que de nous faire oublier l’éloignement des pratiques et des institutions actuelles vis à vis des risques et des besoins sociaux d’aujourd’hui.
Et pourtant, comme il serait urgent de réactualiser ! Comment se contenter des pratiques d’un autre âge dans l’école élémentaire traditionnelle, du refus perpétuellement renouvelé de développer l’autonomie des élèves, la libre circulation, la participation aux décisions ? Comment accepter la « fracture technologique » qui se développe et qui fait que les lieux éducatifs sont moins bien dotés question informatique que le moindre supermarché ?
Comment accepter encore et toujours malgré les graves conséquences que nous relevons tous, le vide éducatif qui s’accroît (et se pénalise) entre l’école et les familles ? Comment cautionner la quasi inexistence pour l’immense majorité des enfants actuels d’éducateurs repérés et référents ?
Plus que jamais, la critique institutionnelle est de mise et plus que jamais, les enfants d’aujourd’hui ont besoin que l’on développe pour eux et avec eux des projets ambitieux.
L. Ott (Mars 2004)
Une tribune de Claris publié dans Libération - 17 mars 2004
Après avoir répété à qui voulait l’entendre que « la prévention, ça fait
trente ans que l’on essaye et ça ne marche pas », le gouvernement veut
remettre la prévention de la délinquance à l’ordre du jour. Suite à une fuite
(probablement organisée) laissant entrevoir le contenu du projet de loi « à
l’étude » au ministère de l’Intérieur, des travailleurs sociaux se sont
mobilisés et manifestent ce 17 mars.
« Éducateurs et pas balances ». La formule est
lapidaire, mais elle dit néanmoins quelque chose d’essentiel. On peut mettre
bien des choses derrière le mot de prévention, et la conception qui sous-tend
ce pré-projet de loi a en effet peu à voir avec ce qui, depuis plus d’un
siècle, sous-tend l’engagement humain et les pratiques professionnelles de
toutes celles et tous ceux qui se sont inscrits dans l’action sociale, dans
l’action éducative, dans l’accompagnement des personnes en difficulté et dans
l’éducation populaire.
La prévention dont il est question dans ce projet consiste
en deux idées simples :
1/ il faut, au niveau local, dépister le plus tôt et le plus largement possible
les déviants et délinquants potentiels, afin de les faire rentrer dans le droit
chemin,
2/ il faut dissuader les passages à l’acte délinquants, par le biais notamment
d’une technologie nouvelle aux effets prétendument miraculeux : la
vidéosurveillance généralisée dans l’espace public.
Passons rapidement ici sur le second point. Les recherches (menées essentiellement dans les pays anglo-saxons) indiquent en effet que ce miracle tient plutôt du mirage, sauf sans doute pour les fabricants de ce produit. La surveillance des biens dans des zones désertées comme les parkings et les zones de fret, ou encore la surveillance des biens dans les commerces, n’a pas grand chose à voir avec la protection des personnes dans l’espace public. Et vouloir remplacer la surveillance humaine par celle de la machine, par exemple dans les cours de récréations et les abords des écoles, est une aberration qui délite encore un peu plus le lien social là où il faudrait d’urgence le reconsolider...
Après avoir répété à qui voulait l’entendre que «
la prévention, ça fait trente ans que l’on essaye et ça ne marche pas », le
gouvernement veut remettre la prévention de la délinquance à l’ordre du jour.
Suite à une fuite (probablement organisée) laissant entrevoir le contenu du
projet de loi « à l’étude » au ministère de l’Intérieur, des
travailleurs sociaux se sont mobilisés et manifestent ce 17 mars. «
Éducateurs et pas balances ». La formule est lapidaire, mais elle dit
néanmoins quelque chose d’essentiel. On peut mettre bien des choses derrière le
mot de prévention, et la conception qui sous-tend ce pré-projet de loi a en
effet peu à voir avec ce qui, depuis plus d’un siècle, sous-tend l’engagement
humain et les pratiques professionnelles de toutes celles et tous ceux qui se
sont inscrits dans l’action sociale, dans l’action éducative, dans l’accompagnement
des personnes en difficulté et dans l’éducation populaire.
La prévention dont il est
question dans ce projet consiste en deux idées simples : 1/ il faut, au niveau
local, dépister le plus tôt et le plus largement possible les déviants et
délinquants potentiels, afin de les faire rentrer dans le droit chemin, 2/ il
faut dissuader les passages à l’acte délinquants, par le biais notamment d’une
technologie nouvelle aux effets prétendument miraculeux : la vidéosurveillance
généralisée dans l’espace public. Passons rapidement ici sur le second point.
Les recherches (menées essentiellement dans les pays anglo-saxons) indiquent en
effet que ce miracle tient plutôt du mirage, sauf sans doute pour les
fabricants de ce produit. La surveillance des biens dans des zones désertées
comme les parkings et les zones de fret, ou encore la surveillance des biens
dans les commerces, n’a pas grand chose à voir avec la protection des personnes
dans l’espace public. Et vouloir remplacer la surveillance humaine par celle de
la machine, par exemple dans les cours de récréations et les abords des écoles,
est une aberration qui délite encore un peu plus le lien social là où il
faudrait d’urgence le reconsolider.
La prévention, pour y
revenir, se voit également vider de son sens avec le projet à l’étude, à la
fois dans sa définition même et dans ce que cette définition induit sur les
pratiques et les valeurs des acteurs concernés. Sur le constat, en matière de
délinquance juvénile, tout le monde est à peu près d’accord. Les grandes
perturbations familiales (et non la simple situation monoparentale qui est
souvent transitoire et n’est pas en soi un facteur de délinquance), l’échec
scolaire, l’absentéisme et la déscolarisation, la toxicomanie et d’autres
pratiques addictives, la répétition d’actes de petite délinquance, les
conduites à risque, sont autant de signaux qui nous disent qu’un adolescent ne
va pas bien et qu’il faut lui venir en aide. Mais de quelle façon ? L’idée de
dépistage et de traitement est une idée médicale. Or les humains ne sont pas
simplement des cellules. La simplicité de l’idée cache ici le simplisme du
raisonnement. On ne répare pas un humain comme on traite un microbe, ni comme
on répare une voiture. Et on ne fait pas évoluer un esprit en lui lançant une simple
injonction, voire une menace, ni en le « retirant » purement et
simplement du « milieu criminogène » dans lequel on pense qu’il vit. On
fait évoluer un esprit lorsque l’on est capable d’entendre et de comprendre sa
souffrance, de lui offrir des moyens d’analyser la signification de ses
attitudes, de dépasser ses contradictions, de sortir de ses échecs, de trouver
des perspectives pour se projeter dans l’avenir. Tout ceci prend du temps, ne
se règle pas du jour au lendemain, il y faut souvent plusieurs années. Pour
toutes ces raisons, l’accompagnement et l’éducation sont des savoir-faire
particuliers, qui supposent des professionnels formés qui développent leur
action en s’appuyant sur des références déontologiques spécifiques (égalité de
traitement, refus de discrimination, neutralité, secret professionnel,
obligation de moyens, respect de la volonté de la personne, autonomie vis-à-vis
de l’employeur), qui n’ont rien à voir avec le renseignement policier. Vouloir
soumettre les professionnels de l’action sociale et éducative à une obligation
de signalement (au policier, au juge ou au maire) de tout ce qu’il voit et
entend chez les personnes dont il s’occupe est ainsi une idée malheureuse.
C’est de surcroît une idée dangereuse.
Dans la situation actuellement
très douloureuse des travailleurs sociaux, qui sont confrontés comme tous les
représentants des institutions à la perte de confiance et de légitimité de
l’action publique, ce type d’obligation aboutirait rapidement à ruiner le
difficile ancrage et le peu de crédibilité qu’ils ont encore dans les quartiers
pauvres les plus durs.
Ces idées dangereuses sont
hélas déjà à l’œuvre dans la politique gouvernementale. Ainsi la loi Perben 2
a-t-elle déjà modifié l’article 60-1 du code de procédure pénale stipulant
désormais que « l'officier de police judiciaire peut requérir de toute
personne, de tout établissement ou organisme privé ou public ou de toute
administration publique qui sont susceptibles de détenir des documents
intéressant l'enquête, y compris ceux issus d'un système informatique ou d'un
traitement de données nominatives, de lui remettre ces documents, sans que
puisse lui être opposée, sans motif légitime, l'obligation au secret
professionnel. Le fait de s'abstenir de répondre dans les meilleurs délais à
cette réquisition est puni d'une amende de 3 750 euros ». On rappellera
qu’une telle réquisition, désormais ouverte à l’officier de police judiciaire,
relevait jusqu’alors d’une commission rogatoire du juge, seul gardien des
libertés. On rappellera aussi qu’un projet de loi « responsabilités locales
», en cours de discussions, vise à rendre facultative la création d’un
Centre communal d’action sociale (CCAS) par une commune qui mène une politique
sociale. Selon l'article L.123-5 du Code de l'action sociale et des familles,
tel que modifié, les communes « pourraient renoncer à la création d'un CCAS
et exercer directement les compétences dévolues à ce dernier ». Du coup les
usagers et associations qui y étaient associés n’y joueraient plus aucun rôle, laissant
le champ libre au contrôle social du maire.
Contre le simplisme et le
caractère régressif des raisonnements actuels, il faut enfin rappeler que les
problèmes des personnes ne sont pas uniquement des difficultés personnelles à
la place de problèmes personnels. Si ces problèmes se signalent en matière de
délinquance par ceux qu’ils posent aux autres, c’est précisément parce qu’ils
trouvent leur origine et parce qu’ils s’expriment dans la relation avec les
autres. Les travailleurs sociaux portent ainsi bien leur nom, ce sont des
travailleurs du social, des travailleurs du lien social. L’action sociale et
éducative a donc aussi pour mission de s’exercer sur des contextes, sur des
familles, sur des groupes, sur des quartiers, en rencontrant aussi dans cette
action tous les acteurs publics et associatifs qui veulent s’inscrire dans la
même démarche : refaire société. Il est clair que l’action de ces
professionnels est aujourd’hui trop centrée sur les problématiques
individuelles, au détriment de l’action collective. Un état des lieux des
problèmes rencontrés, une évaluation des pratiques et de leurs résultats,
seraient les bienvenus si les travailleurs sociaux en étaient bien les premiers
acteurs, et pour une mise à plat, une mise en questions, non une mise en cause,
encore moins une mise en accusation. Ainsi l’idée d’enfermer l’action éducative
et sociale dans la seule dimension individuelle afin de trier le bon grain de
l’ivraie, de surcroît pour transformer ces professionnels en auxiliaires des
politiques locales de sécurité, est une idée aussi malheureuse que dangereuse
qui révèle au mieux un dramatique déficit d’analyse de notre société, au pire
l’emprise d’une idéologie qui ne dit pas son nom : l’articulation de croyances
économiques libérales avec des idées politiques conservatrices et sécuritaires.
Par ailleurs on ne saurait trop conseiller la visite du site de CLARIS :
Curieuse convergence des logiques de pénalisation ou de dissuasion ,l’enfant des villes et surtout l’enfant des quartiers défavorisés est quoi qu’on en dise de plus en plus assigné à résidence, en tout cas dans son quartier et même (le plus souvent) à son domicile:
N'y a t il pas une certaine convergence (fortuite?) entre la diminution des sorties scolaires (les plans vigie pirates interdisent aux écoles et centres d'employer les transports en commun moins onéreux), l’augmentation de la répression de la fraude dans les transports en commun (y compris des bus qui dans une même ville assurent la liaison entre quartiers- on sait que les enfants sont presque toujours "fraudeurs" sur ces trajets), de l’interdiction de "stationner" dans les cages d’escalier, de circuler le soir dans les espaces publics (opérations et arrêtés couvre-feu), d’accéder à certains services municipaux comme la cantine ou le centre de loisirs si les parents (comme c’est souvent le cas) ne travaillent pas ou plus.
Chercherait on à assigner l'enfant pauvre à résidence surveillée?
Peu importe au passage que les enfants
s’ennuient à l’école comme ils s’ennuient chez eux ; peu importe également
que cette circulation entravée chez les enfants pauvres se trouve au même
moment valorisée chez les enfants plus favorisés qui, eux, multiplient
raids, séjours linguistique, Erasmus et que sais je encore ?
Peu importe que l’on reprochera aux enfants
"enfermés chez eux" leur esprit de cage d'escalier, leur manque
d’ouverture, de vocabulaire, de connaissance des autres, de capacité de
s’adapter à d’autres modes de vie, nourritures, cultures, croyances, coutumes,
etc ?
Et, comble d’ironie et ultime violence, pourquoi fallait il donc que tous ces enfants « enfermés chez eux », bannis à domicile… soient (comme le dit Bernard) issus du monde entier ?
Bien entendu comme c'est le cas chaque fois, le phénomène social se double d'une dimension de santé publique: cette sédentarisation sélective, générale mais inégale, a des conséquences lisibles sur la santé des enfants et des jeunes: le surpoids en est un signal d'appel, mais d'autres conséquences psychologiques sont présentes.
Les réponses à développer restent à définir, mais nul doute qu'elles passeront par la nécessaire re fondation d'un ambitieux programme d'éducation populaire qui tire les conséquences des limites des anciennes pratiques et des nouveaux défis éducatifs et sociaux à relever (comme la baisse de capacité des familles à encadrer physiquement les loisirs des enfants)
Nous sommes en attente :
- De l’augmentation du budget
prévisionnel de la MR par la montée en charge d’un subventionneur ancien
(Conseil Général, CAF) ou nouveau (Ville vie vacances, ou autres ?) Le
temps presse…
- De développer le projet de la Maison Robinson à d’autres quartiers, à d’autres horaires (chiche, on reparle de l’ouverture de nuit ?)
- D’un
véritable travail en réseau de développement éducatif et de prévention, sur
notre territoire.
Ø Une fiche action réalisée par le
réseau PRISME
Le réseau Prisme
Le réseau Prisme, coordonné autour de Jean ROUCOU, se propose de promouvoir des initiatives sociales en milieu éducatif ; à cette fin, il met en ligne un site et une newsletter importante par sa richesse et sa diversité (voir sur www.prisme-asso.org ) .
Afin de capitaliser les expériences actuelles en matière d’innovation éducative et pédagogique (le réseau est très ouvert sur l’Éducation Nationale), les membres du réseau réalisent des enquêtes de terrain sur des actions en cours et en développent des fiches de présentation.
La Maison Robinson a bénéficié d’une telle démarche ; on peut lire la fiche de présentation qui en a été retirée sur le site Fondation INTERMEDES (Menu « Maison Robinson », sur page d’accueil, à gauche, puis lien en bas de page).
Ø (Toujours) à paraître, dans les cahiers de l'A.C.T.I.F:
« Modifier les rapports professionnels / parents à partir d’actions éducatives hors institution : l’exemple de la Maison Robinson ».
Ø Intervention au cours du stage OCCE « Citoyenneté et apprentissages », IUFM d’Etiolles (91), jeudi 27 mai au matin .
Ø 13 Novembre
2004: Journée d'Étude de Défense des Enfants International, section française.
Coordination et appel à projets de la journée d'étude, à l'Assemblée Nationale.
Thème: "l'Enfant dans la Ville: comment mettre la Ville à hauteur
d'enfants?"
La Maison Robinson partage toujours la même précarité que le quartier dans lequel elle est implantée ; celui ci en effet se paupérise et bénéficie de moins en moins de mesures d’intégrations sociales ou culturelles que celles ci aient été suspendues, diminuées dans leur portée ou le nombre de leurs bénéficiaires, ou ré orientées au profit des besoins de publics plus favorisés.
Ce détournement progressif du « social » dans le quartier aboutit à une situation où une association comme INTERMEDES aurait quelque légitimité à demander la re attribution des subventions publiques telles que celles de la CAF au titre des actions qu’elle mène réellement et qui prennent la place de celles qui n’ont pas lieu. Nous devrions reprendre entreprendre des négociations avec la CAF 91.
Mais, ce qui concerne la Maison Robinson, nous avons, compte tenu des incertitudes budgétaires décidé de stabiliser l’équipe à 4,5 postes, dans l’attente de négociations pour une montée en charge des subventions publiques.
présents: Isabelle, Rafik, Laurent
En ce qui concerne le livret "d'accueil", il a été proposé que le livret serait unique; qu'il devrait pouvoir être distribué tant aux volontaires, aux partenaires, aux parents et nouveaux membres de l'Association; il serait imprimé et photocopié ce qui faciliterait son actualisation, sa reproduction et sa diffusion.
Il serait en demi format A4 plié et contiendrait une douzaine de pages, dont:
- une page donnant les coordonnées de l'Asso et de la MR
- une page listant les membres du Bureau, du CA, de l'équipe,
- une page rappelant le projet de l'Association INTERMEDES , de la MR, des principes et valeurs de l'action,
- une page décrivant l'ensemble des modes d'action de la MR, ses activités régulières,
- une page de planning type de la semaine,
- deux pages décrivant plus particulièrement les bibliothèques et ludothèques de rue, avec les indications, des précisions sur le matériel, une description de ce qu'il s'y passe; des conseils pour débuter,
- un planning à court et moyen terme des événements ouverts à tous,
En ce qui concerne la journée "Portes ouvertes de l'Association", l'idée serait que cette journée soit à la fois l'occasion de présenter l'association aux personnes qui la connaissent peu, de présenter une rétrospective de son action pour tous, et de permettre aux enfants et aux familles de Robinson de se mobiliser pour préparer cette manifestation.
Il serait utile que cette journée soit couplée avec l'AG; cela faciliterait la participation et l'inscription dans al vie associative; elle aurait donc lieu à la fin du mois de septembre. La journée "Portes ouvertes" commencerait vers 10/11 H 00, se poursuivrait sur le temps du repas pris ensemble, s'achèverait vers quinze heures pour que vers 16 H30, l'AG puisse commencer avec le maximum de participants.
Ce qui serait idéal et normal serait de pouvoir disposer de la grande salle de la Maison Colucci (Centre Social du quartier), même si ça paraît peu probable; on pourrait ainsi investir les espaces intérieurs et extérieurs du Centre Social; toutefois, compte tenu des difficultés de collaboration avec la Mairie et des difficultés actuelles de la Maison Colucci, une position de repli doit être envisagée; il s'agirait alors de disséminer les "expositions," les activités et les rencontres sur quatre lieux du quartier dont deux seraient à négocier (local FCPE, local Croix Breton, local Villa Saint Martin et MR. Cette dernière configuration serait par ailleurs l'occasion d'amener à une circulation et une mobilisation dans l'ensemble des "quartiers d'intervention".
En elle même, cette "Journée Porte Ouverte" devrait comprendre:
- des panneaux photo reprenant les cinq années écoulées (99/ 04)
- un espace bibliothèque de rue/ atelier d'écriture
- un espace ludothèque de rue,
- un espace repas, sandwichs , boissons ,
- un espace exposition pour les ateliers d'arts plastiques (aboutissement du travail commencé récemment?)
Lors des prochaines réunions de la commission projet, dont les dates devraient
être fixées à l'occasion du prochain CA, la rédaction des différents textes du
"livret d'accueil" pourrait être commencée.
- de la décision de financement de
l’Association au titre du programme Villes Vie Vacances ; nous sommes en
effet la seule structure d’accueil ouverte aux enfants 6 jours sur 7 pendant
les vacances ; nous rentrons également dans le cadre des directives
gouvernementales pour Villes Vie Vacances, car nous privilégions tout particulièrement
l’accueil des filles, et la relation avec les parents et les familles les plus
éloignées des structures classiques.
- Nous souhaitons voir également que notre partenariat avec le Conseil Général déjà privilégier, puisse s’amplifier et aboutir à l’objectif de pérennisation de la structure que nous nous étions fixés ensemble,
- Nous sommes toujours disposés à
participer aux différentes projets de création de « permanences éducatives
de proximité », travaillant sur le même mode que la Maison Robinson, et
qui en sont au stade de projet.
- Nous
souhaitons également renforcer notre partenariat avec la CAF 91 car nous
remplissons nombre de missions dans le champ d’intervention d’un « Centre
Social », tels que la relation, l’accompagnement de familles en difficulté
et une contribution au développement
des relations parents/enfants…
- Nous
sommes également en attente des décisions de subvention du Conseil Régional,
qui constituent pour nous un apport indispensable,
- Nous restons
aussi mobilisés pour travailler avec d’éventuelles commissions du CLSPD de
Longjumeau qui se destineraient vraiment à harmoniser et développer un
travail de prévention vis à vis de la population enfantine du quartier Sud.
Le
21/02, dans notre local de La Villa Saint Martin (un des quatre ensembles du
quartier),
les éditions des Bibliothèques de rue, ont présenté aux parents et à nos
invités leur dernière publication :
Un recueil de textes issus de jeux d’écriture et
intitulé : « Les acros, les histos, les cratos du dico
rigollot »…
Très joliment enluminé et illustrés, les
exemplaires ont été offerts aux co-auteurs, aux parents et aux partenaires de
la Maison Robinson par les enfants/auteurs eux mêmes qui ont pu expliquer
comment ils s’y sont pris, pour écrire et mettre en forme ces créations
imaginatives.
La Bibliothèque municipale (représentée par
sa directrice), les travailleurs sociaux de la CAF, le représentants des
associations de quartier, ont félicité « le comité de publication »..
§ A paraître, dans les cahiers de
l'A.C.T.I.F:
« Modifier les rapports professionnels / parents à partir d’actions éducatives hors institution : l’exemple de la Maison Robinson ».
§
Intermèdes est présenté comme exemple, dans le dossier de presse de « la
Fraternité, Grande cause nationale », à l’initiative de l’ODAS, du journal
de l’action sociale et d’un groupement d’associations éducatives et
sociales ; ceci pourra nous être utile à l’occasion, dans des négociations
difficiles…
v 25 Mars, 14 H00 ; Bourse du Travail de Bobigny; intervention au cours de la Journée organisée par le Comité d'Éducation pour la Santé du 92, intitulée: "Violence contre soi, violence contre les autres".
v · 13 Novembre
2004: Journée d'Étude de Défense des Enfants International, section française.
Coordination et appel à projets de la journée d'étude, à l'Assemblée Nationale.
Thème: "l'Enfant dans la Ville: comment mettre la Ville à hauteur
d'enfants?"
Laurent OTT
enseignant et éducateur à Longjumeau (91)
Le CA du
12/ 02 a permis d'aborder la situation financière de l'association. La
trésorerie à trois mois, semble suffisante, mais les incertitudes demeurent
après le mois de juillet.
Il paraît nécessaire de relancer en conséquences, de nouvelles demandes de
subvention pour 2004, mais surtout de reprendre les négociations avec le
Conseil Général en vu d'envisager une montée en charge de celui ci dans
l'action de l'association, au titre de son rôle modélisable dans d'autres
communes du département.
Après avoir ré étudié l'ensemble des postes à ce jour, ainsi que les demandes
ou situations de temps partiel, il paraît possible de stabiliser jusqu'en
juillet, et peut être jusqu'à la fin 2004, l'équipe à 4,3 postes, ce qui
pourrait faciliter un équilibre budgétaire malgré la fin des emplois jeunes.
Le
CA a également décidé de prolonger le contrat de Maelle jusqu'en juillet et de
demander à notre commissaire aux comptes un avis et des conseils pour ce qui
concerne le prévisionnel 2004.
Ce
CA a également permis de faire le point sur la demande des parents d'une
réunion concernant la situation de l'accompagnement scolaire sur le quartier
(une réunion est planifiée au cours de laquelle la Maison Robinson, pourrait
accompagner la demande des familles qu'un soutien scolaire quotidien soit
réintroduit sous une forme ou une autre).
Il a
également permis de préciser l'aboutissement de la rencontre avec la personne
référente du CLSPD à Longjumeau; face aux assurances verbales données de
permettre à Intermèdes de jouer tout son rôle notamment pour tous travaux
destinés à établir un bilan et un état des lieux de la situation de l'enfance,
localement, il a été fermement réaffirmé que l'association ne pourrait
n'acceptera pas une mise à l'écart systématique.
Hélène et moi nous sommes rendus à Lille pour le samedi 7 février, à l'occasion
des rencontres pour l'Éducation citoyenne et émancipatrice, auxquelles
Intermèdes était associé.
Nous y
avons retrouvé Heloise et Pierre qui ont participé aux deux jours; pour nous
cela a été l'occasion de participer aux travaux d'un atelier qui a
travaillé sur l'importance de la durée et de la globalité d'intervention
éducative.
Ce qui nous
a frappé a été le nombre et la qualité des participants issus tant
d'organisations de jeunesse et d'éducation populaire, que de plus petites
associations et organisations novatrices.
Ces
rencontres contribueront certainement à faire passer la nécessité et l'urgence
de reconstruire tous ensemble une véritable politique éducative
ambitieuse, en y associant les acteurs et les populations concernées.
Sans
anticiper sur les actes et les conclusions de cette journée qui sont en cours,
l'atelier auquel nous avons contribué a mis en avant dans ses réflexions
l'importance et l'intérêt de la mise en place, du maintien et de la création de
structures souples, en réponse aux nouveaux problèmes sociaux d'isolement des
catégories de la population les moins autonomes; nous avons également noté que
ces structures, pour être efficaces, se doivent d'être autant que possible
de petite taille, locales, réactives, et axées sur la participation de toute la
population, œuvrant ainsi pour une ré appropriation collective de la vie
sociale.
A partir de la demande et du questionnement des familles du quartier, le CA et
l'équipe de la MR vont être à l'initiative d'une rencontre école/ centre
social/ parents/ maison Robinson autour de la question du soutien scolaire dans
le quartier.
En
effet depuis la rentrée, un projet de remplacement des activités de soutien
scolaires par un projet de CLA ( ensemble d'activités à visées d'expression et
culturelles ) interroge; en effet, si les principes et les objectifs d'un
accompagnement scolaire plus axé sur la notion d'activités et d'apports
culturels sont indéniablement intéressants, les familles craignent de se
retrouver de nouveau seules avec la question "des devoirs" à la
maison. Par ailleurs, est ce que les enfants du quartier, dans les mêmes
proportions pourront continuer à bénéficier d'un accompagnement régulier et
fréquent , aux côtés d'animateurs, après l'école, ou les nouvelles activités
seront elles à public et à fréquence variable?
Sur le
plan de l'accompagnement éducatif des enfants, cela n'est évidemment pas la
même chose.
A notre connaissance, les familles du quartier avec lesquelles nous sommes en
lien, dont la demande d'attribution d'un "jardin familial "avait été
acceptée, ont dû y renoncer du fait des droits d'entrée importants; par
ailleurs le projet de plusieurs familles de s'associer pour exploiter un seul
jardin de façon coopérative a dû être abandonné, suite au règlement intérieur
restrictif de l'association gestionnaire, apparu en même temps que celle-ci.
Cette difficulté pour quelques familles du quartier à accéder à une action
municipale, redoublée du rejet non justifié de la demande de l'association
INTERMEDES de bénéficier d'un terrain pour en faire un projet coopératif et
collectif, ne font que nous inquiéter davantage sur un certain sentiment
d'abandon et de relégation du quartier.
Cette tendance à la relégation, si elle se confirme, renforce encore
l'importance d'une action comme celle de la Maison Robinson et le maintien de
son indépendance éducative et financière.
Pfizer est
une entreprise pharmaceutique dont un site local, important, à Fresnes a été
victime d'un plan de licenciement massif. Le comité d'entreprise de cette
succursale a voulu faire bénéficier des associations de prévention contre
l'exclusion locale de ce qu'il possédait. Intermèdes a reçu un don en matériel
audio et vidéo. Nous remercions le personnel de cette entreprise et les membres
du CE pour ce don qui illustre le lien pertinent entre la lutte
contre la violence sociale et économique.
Intermèdes a présenté un dossier en réponse à l'appel à projets gouvernemental
"Bientraitances parents/ professionnels" du Ministère de la
Solidarité, sur la base de l'ensemble de son action.
Il nous semble en effet, que la Maison Robinson, contribue dans son concept et
sa pratique à établir des relations un peu différentes entre parents, enfants
et professionnels, et, comme l'exprime notre réponse à l'appel à projet, elle
permet également:
"
Pour les parents : de redonner une image positive de la collectivité; revaloriser l'image des éducateurs.
- D'avoir dans leur quartier des interlocuteurs disponibles pour confier leurs difficultés personnelles qui ont toujours une incidence sur la vie des enfants.
- L’action de la Maison Robinson offre aussi aux parents un cadre d’initiatives et de projets, tournés vers la collectivité, mais propres à mettre en valeur leurs compétences et savoir faire.
- Elle permet aux familles d’organiser des moments conviviaux et collectifs, pour organiser et financer ensemble, par des actions associatives, un arbre de Noël, un repas de quartier, un voyage ou une sortie pique nique collective.
- Les familles trouvent également à la Maison Robinson, des éducateurs qui connaissent bien leurs enfants, et qui sont en mesure de leur en parler.
- L’action de l’association permet à certains parents de dépasser leur peur ou leur méfiance des intervenants éducatifs, et d'accepter que leurs enfants puissent s'investir dans des relations collectives et personnelles, en dehors d'eux.
Pour les enfants : de lutter contre la solitude affective et ses effets, la violence, apprendre la coopération, revaloriser l'image du collectif.
et
- A
tous, de pouvoir jouer et avoir des projets en groupe en découvrant que le
collectif, ce n'est pas forcément "la loi du plus fort", ni un lieu
de frustration, mais au contraire, un espace d'expression de soi.
- De se sentir moins seuls et moins perdus; de pouvoir s'adresser à tout moment à des adultes de confiance, et d'obtenir toujours, bien sûr, pas toujours un accueil, mais au moins une réponse et une écoute. Alors en cas de problème...
- A d'autres de mieux se repérer dans leur espace et dans leur temps : espace du quartier, possibilité de s'éloigner un peu sans errer; temps des rendez vous et des rencontres fixes; on se casse le nez trop tôt ou trop tard mais on y retourne.
- A d'autres encore, de donner un «coup de mains » à l’équipe, de se montrer actifs et travailleurs; presque collègues ; on se salue avec connivences. A ce moment là, le travail de la Maison Robinson sort du soutien de la fonction éducative et entre dans le domaine du développement social, coopératif.
- A quelques autres de jouer en toute tranquillité, sans crainte « qu’on se moque » ; inutile d’être toujours « sur la défensive », ou d’être prêt à répondre du « tac au tac ». On s’autorise à sortir du réel étouffant et de rentrer dans le jeu quand celui-ci est préservé.
- A quelques uns, enfin, de trouver un encouragement et une invitation à développer des responsabilités et des compétences qui leur sont demandées par ailleurs mais qu'ils n'ont pas l'occasion d'exercer suffisamment dans leur environnement naturel, ou même (et c’est un comble) dans les institutions éducatives qui ne prennent pas le temps d’accompagner au collectif.
Le
gouvernement a annoncé que la Fraternité sera la grande cause nationale
en 2004; le thème a été choisi sur proposition de différentes associations dont
Emmaüs.
Une coordination est en cours pour animer cet événement; après avoir reçu en
2000, le label Fraternité 2000, dans le souci de faire connaître et de
pérenniser l'action, le travail de l'association Intermèdes est présenté dans
le cadre de l'appel à expériences.
Malgré un effectif réduit , les membres d
l'équipe présent sont au four et au moulin . Avec l'arrivée de
Cyril , et avec Anne qui donne un coup de main (2 jours de semaine)
, Marie-Anne et Maëlle sont là pour assurer le temps de présence a la MR
Et les projets en place mobilisent autant
l'équipe que les enfants . ainsi , le projet recueil de textes touche a sa
concrétisation avec l'exposition-vernissage au local des résidents de la
villa st-Martin le Samedi 21 février 2004 a 15h30, vous êtes les
bienvenus.
Ce
projet a renforce le lien avec la bibliothèque municipale, d'autre
discussions sont engagés pour travailler davantage en collaboration.
-Un
projet tournoi de foot est prévu le Samedi 28 février
- Mr GONET de l'association "LA CATHODE" souhaite faire un
court métrage sur la M.R. Il a fait une première visite mercredi après
midi pour une première prise de
contact. Il pense revenir régulièrement
sans filmer pour progressivement "se fondre" dans la
M.R. A noter qu'il n'a pas encore les
financements pour ce projet.
- Le nouveau gardien de la a Saint Martin est en contact régulier avec
l'équipe. Celle-ci projette une rencontre avec lui, les enfants pour qu'il soit
repéré.
- L'équipe a rencontré le chef de secteur de la société HLM, qui est le
supérieur hiérarchique des gardiens d'immeubles. Celui ci semble avoir
plusieurs idées intéressantes pour l'aménagement des espaces extérieurs
mais n'a pas encore les financements.
Il projette notamment de clôturer l'aire de foot.
"
Refonder une ambition éducative collective, par l'accès au droit à
l'éducation".
« Modifier les rapports professionnels / parents à partir d’actions éducatives hors institution : l’exemple de la Maison Robinson »
L.O
Bonne année
associative à tous; le contexte social et politique que nous subissons, rend
chaque jour plus difficile mais aussi plus urgente l'action associative et
citoyenne; l'enjeu de retisser localement des liens de citoyenneté, et de
revaloriser l'image de l'action collective non marchande est devenu
fondamental. Nous vous souhaitons donc une année de relations et d'action!
L'association vient de passer des moments difficiles autour de questions
d'orientation de l'action et de choix sur la question de la gestion de la
Maison Robinson.
Il est bien évident que ces difficultés que nous traversons ne sont pas sans
lien avec celles que nous rencontrons depuis si longtemps mais de plus en plus
pour pérenniser et faire reconnaître notre travail. C'est usant et cela use
tout le monde.
Toutefois, je sais que tous, nous sommes fermes et déterminés sur notre volonté
de permettre à l'expérience collective de la Maison Robinson, avec les parents,
les enfants, les permanents et volontaires de durer, et de faire entendre
qu'une autre voie est possible dans les quartiers que celle de la répression et
de la déréglementation sociale; c'est celle de l'action collective et
communautaire.
Nous
avons donc vécu des mois de novembre et décembre mouvementés sur le plan de la
vie de l'association. Suite à l'AG extraordinaire du 16/12 :
- Les
différentes positions ont été exprimées; en tant que président, j'ai eu la
possibilité d'exposer les raisons de ma démission ( cf compte rendu de l'AG à
venir sur le site)
- Un nouveau
bureau est constitué de l'association; François Sadoux, président, Rafik
Belhout, vice-président (tous deux éducateurs spécialisés); Catherine Modéna
reste secrétaire.
- Laurent
Ott quitte le bureau, reste dans le CA; un accord est en cours sur l'idée qu'il
sera désigné dans les nouveaux statuts, comme "administrateur permanent,
porte parole de l'association".
- Deux
nouvelles administratrices ont été élues; il s'agit d'Isabelle Hertault-
Habaschi (prof d'école) et de Samia Azizi, bibliothécaire.
Pour que du positif émerge des difficultés actuelles, le CA a décidé de mettre
en ouevre un travail de différents chantiers mettant en jeu l'actualité et
l'avenir de la Maison Robinson. Les administrateurs se sont donc répartis en
commissions ayant pour tâche de déterminer les priorités d'action; commissions
actuelles: relations avec les collectivités locales; gestion du travail dans la
Maison Robinson; sens du projet et de l'action; rénovation des statuts et
animation de la vie associative.
Car
il y a fort à faire; nous devons en effet faire face actuellement, à un
véritable déni de notre action, de sa pure et simple existence par la Ville
elle même; nous avons en effet appris le même mois qu'un "pré diagnostic
d'installation de CLSPD" avait eu lieu; que celui ci, bien que focalisé
sur noter quartier d'intervention, taisait purement et simplement la présence
de la MR, tout en déplorant la faiblesse des moyens d'éducation en dehors des horaires
scolaires (!!!); que ce CLSPD non seulement était créé mais qu'il s'était
réuni, sans qu’on y soit ni nommé, ni mentionné, ni associé ou tout simplement
au courant (etc.)
Sur
le même temps, dans le cadre local de l'attribution de jardins familiaux, les
demandes collectives que nous regroupions au bénéfice de familles
adhérentes à notre association... ont été ignorées également.
Comment ne pas mettre d'ailleurs cela en lien avec les problèmes actuels de la
prévention spécialisée, des dangers de collusion avec les politiques
sécuritaires et de mise au pas qu'elle encourt (cf. ce qui se passe dans
le 76) et du projet de future loi qui donnerait... aux municipalités la
maîtrise d'œuvre ne ce domaine. Il y a de quoi se faire quelques soucis!
Dommage pour ceux qui ne l'ont pas vu; le petit reportage réalisé pour
l'émission "Maternelles" consacrée au soutien de la fonction
parentale, est très clair et plutôt réussi; nous sommes également contents que
deux autres reportages d'autres formats soient en projet ou en cours de
réalisation; sinon, dans les interventions à venir, il reste l'intervention au
cours de l'atelier 1 lors des "première rencontres de l'initiative
citoyenne" de Lille (07/02).
La Maison Robinson traverse actuellement une période difficile sur le plan de
son équipe; après le départ de Pierre, toujours non remplacé à cette date, une
permanente est en congé maladie et une autre en stage lié à sa formation en
cours d'emploi; nous nous rendons compte à l'occasion de cette crise que nous
devrions être plus vigilants en ce qui concerne les plannings et le choix des
formations, et peut être améliorer notre politique d'embauches.
Toujours
est il que la Maison Robinson a dû fermer une semaine en décembre et qu'elle
est pour le deuxième mois en sous effectif chronique; il est urgent de sortir de
cette passe, car le travail, par ailleurs, bat son plein; il reste toujours
comme objectifs à court terme de finaliser la réalisation des recueils des
textes écrits par les enfants, du journal, ... de la ré implantation d'actions
collectives dans certains points du quartier où nous avons perdu l'accès aux
locaux qui nous servaient d'abris depuis l'interdiction des cages d'escalier,
etc.
Nous
devons également trouver à équilibrer ce budget 2004 qui nous inquiète
toujours, remplacer le stock des jouets récemment volés dans la cave, et
trouver le temps de participer aux nombreux collectifs avec lesquels nous
partageons des engagements et des actions (RECIT, la CPO, 7, 8, 9, vers...)
- Un bulletin d'alerte
- Les actus du site: http://assoc.intermedes.free.fr/
- L'agenda des interventions et publications
- Perspectives: point et réflexions sur les actions de ludothèque de rue
Une rencontre était organisée jeudi 16 octobre au Conseil Général pour faire le point sur la situation financière de l’association. Celle ci est contrastée :
- Le Conseil Général est ouvert et très favorable à notre action qu’il soutient de longue date ; il vient d’octroyer à l’association un secours pour reprendre le déficit de fonctionnement 2002,
- Il ouvre la discussion sur une montée en charge pérenne des frais de fonctionnement de la MR, en tenant compte de l’augmentation des charges, liées, notamment, à la perte programmée des emplois jeunes.
- Toutefois, si le budget de la Maison Robinson est relativement bas, pour une structure qui contacte un public important sur une grande amplitude calendaire ( 51 semaines sur 52, 6 jours sur 7) du fait des salaires plutôt faibles, de l’absence d’une direction rémunérée, du travail des militants bénévoles, de al modestie du matériel et du local… Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de trouver un financement complémentaire, pour garder le fonctionnement au même niveau de 80 000 , par an.
Nous allons donc continuer la discussion avec le Conseil Général pour trouver une issue à ce problème ; la possibilité de réduire les coûts paraît très réduite pour les raisons énumérées plus haut.
Dans une telle conjoncture, le quasi non investissement de la Commune pèse visiblement très lourd et il faudra sans doute faire bouger cela. De même, nous devrons également rechercher l’aide, ou le surcroît de soutien de tous les financeurs.
C’est donc un appel à tous ceux qui sont convaincus qu’une alternative éducative est possible, face au tout sécuritaire, que des pratiques de prévention efficaces et consistantes doivent être développées pendant l’enfance, qu’il convient de faire.Soutenez la Maison Robinson et l’Association INTERMEDES en adhérant et en participant à nos CA ouverts.
(adhésion minimum 1 à envoyer par chèque à la Maison Robinson, logement 117, Bâtiment C2,La Villa Saint Martin, 91 160 Longjumeau avec ses noms et coordonnées)
Le prochain CA sera convoqué le vendredi 31 octobre à 20h30, au siège de l’association, 28 rue des Marguerites, à Longjumeau
Le site d'INTERMEDES est à présent très souvent réactualisé; on trouve en ce moment comme modifications récentes (en lien direct avce le bas de la page d'accueil) :
- la présentation et le programme de la rencontre pour une éducation libératrice de Lille, en février, avec RECIT .
- Un nouveau texte de présentation détraillé du fonctionnement de la Maison Robinson, pour 2004,
- les compte rendus des AG, CA,
- Les anciens numéros des Nouvelles de Robinson
Voir la rubrique sur la page d'accueil, avec le lien "calendrier de l'Association"
NOVEMBRE
- Parution d'un article dans la revue universitaire, "Penser l'Education" (Université de Rouen), sous le titre:
"REFONDER UNE AMBITION EDUCATIVE COLLECTIVE PAR L'ACCES AU DROIT A l'EDUCATION" (L.O)
Printemps: Parution prévue d'un livre chez ERES, consacré aux thèmes de "Co éducation et co parentalité" (titre provisoire) (L.O).
Eléments pour une orientation et l’évolution de Lud’au Sud
Les ludothèques de rue sont les plus anciennes actions de l’association INTERMEDES, avant la création de la Maison Robinson ; ces actions qui ont rencontré un accueil favorable de la part du public enfantin ont grandement contribué à donner une identité à l’ensemble de notre action.
L’accueil en ludothèque réunit en effet à la fois la souplesse (accueil de tout public, choix de nombreux jeux, disponibilité des adultes) et la rigueur (stabilité du lieu, de l’horaire et continuité de l’action) qu’on revendique par ailleurs pour l’ensemble de nos actions.
Pour autant, Lud’au sud comme les autres actions de la Maison Robinson mériterait un bilan, une réflexion et des pistes d’évolution, sinon on risque de se cantonner dans de l’ancien, sans certitude de répondre aux vrais besoins des enfants actuels.
- stabilité du public enfantin
- une richesse certaine du fond de jeux et jouets
- une bonne diversité des âges des enfants
- un bon repérage dans le quartier
- Certains matériels ne sont pas renouvelés ou présentés,
- Faible participation des parents et des bénévoles,
- Les enfants ont du mal à trouver une place active dans cette activité ; auparavant, il y avait l’accompagnement à la ludothèque municipale, il y a eu aussi la tenue du registre des prêts de jeux, il y a eu aussi les séances de réparation, de tri, ou les groupes chargés de faire des commandes ; on avait aussi envisagé la construction de jeux géants, ou traditionnels, par les adultes ou les enfants ; des difficultés techniques, mais aussi des incertitudes concernant l’emploi, l’utilisation ou l’accueil de ces jeux ont abouti à l’abandon de cette dimension de responsabilité et de co-construction de cette action.
Il s'agirait essentiellement de renforcer ces derniers aspects (créativité, responsabilité et co-construction de l’action) pour l’avenir de cette action.
- Ce serait intéressant de créer des plateaux de jeux avec les enfants, à la fois pour eux mêmes et pour le collectif ; il peut s’agir de reproduire des plateaux traditionnels sur des supports originaux (bois, plastiques, tissus) et des décorer personnellement (pochoirs, tampons, pyrogravure),
- Il serait sans doute fructueux de diversifier les activités dans le temps même des ludothèques : jouer bien sûr, mais aussi réparer et fabriquer des petits jeux sur place ; cela me paraît très important. Il suffit de prévoir d’emporter une caisse « réparation » avec scotchs, ciseaux, filmolux, colle, feutres indélébiles,
- Il paraît à l'expérience très positif d'apporter boire, pour les enfants, aux ludothèques de rue.
- Une perspective de développement consisterait à proposer aux parents de venir à un temps de la MR pour préparer (les opérations de renforcement que vous effectuez sont très utiles), réparer et construire des supports de jeux , et les tester par la même occasion; et leur proposer de continuer cela pendant le temps même des ludothèques.
- Par ailleurs, il faut veiller à un renouvellement strict des jeux les plus utilisés et pour un achat dans un premier temps de plusieurs exemplaires afin que, si un est abîmé ou en réparation, on puisse continuer à jouer au même jeu ; par exemple, je pense qu’après de bons et loyaux services il serait temps d’acquérir deux ou trois « souris malignes », un ou deux « Margot l’escargot », un ou deux « Othello », un autre "Gymkhana", d’autres filets et un sac de « balles » pour le hockey. Il faudrait également se procurer un ou deux twisters et des jeux pour petits.
- Enfin, ce serait peut être une bonne idée de relancer des opérations et des tournois sur certains jeux qu’on souhaite faire connaître ; il faut qu’ils aient des règles simples, qu’ils puissent être joués à plusieurs niveaux de difficulté, et qu’on en ait au moins quatre exemplaires ; pour ce genre d’action, il serait utile d’avoir des règles du jeu agrandies sous forme d’affiche et une affichette pour « solenniser » un peu.
Depuis plusieurs années, nous n’avons pas réussi à attirer d’autres bénévoles associatifs à Lud au sud ; même, une fatigue a entraîné l’arrêt de la participation de quelques uns. Sur la même période, cependant, l’équipe est passée de deux à cinq emplois durables, ce qui explique sans doute cela. Toutefois, le développement de l'encadrement bénévole pardes adultes du quartier reste encore à développer, et constituera sans doute un des enjeux d'avenir de cette action
Des
nouvelles de l'Association
L'assemblée
générale de notre association s'est tenue dimanche 21 juin; le compte rendu
mais également le bilan annuel de nos actions et un point financier sont en
ligne sur notre site, dans la rubrique "Nouvelles de Robinson et compte
rendus"; c'est un texte très complet et précis concerannt l'activité
actuelle de l'association et le fonctionnement de la Maison Robinson. C'est un
dossier copieux, qui a mobilisé notre énergie, qui pèserait trop lourd pour un
copier/ coller dans ce message; et puis vous y découvriez les noms des
z'heureux élus au Bureau et au CA; alors, allez le voir; lien direct depuis le
bas de la page d'accueil:
(
http://assoc.intermedes.free.fr/
)
La préparation du Forum Educatif "éducation citoyenne libératrice et
libératrice" est en cours avec le Réseau des Ecoles Citiyennes et
INTERMEDES y contribue; il s'agit pour nous de participer à la réflexion
initiale et, sur place de contribuer à des ateliers sur les thèmes proches de
notre action; allez découvrir ce projet et ses modalités: lien direct depuis le
bas de la page d'accueil, itou...
( http://assoc.intermedes.free.fr/
)
Invitation au prochain CA ouvert de l'Association INTERMEDES: vendredi 31/ 10 à
20 H30, au siège de l'association, 28 rue des Marguerites. L'ordre du jour sera
donné sur place et portera sans doute sur l'actualité économique de
l'association, notamment pour faire le point des prochaines rencontres avce le
Conseil Général; l'équipe aura sans doute l'occasion de présenter son projet de
fonctionnement pour l'année scolaire en cours; il y sera aussi sans doute
question de répartition des rôles et des fonctions entre équipe, bureau et CA.
Des
nouvelles de la Maison Robinson
En cette
rentrée, le travail de la Maison Robinson va être occupé par la redéfinition
des priorités pour cette année scolaire; l'équipe a réfléchi à la liste des
enfants au bénéfice desquels la Maison Robinson tente d'être présente et
mobilisée à 100%; au delà de cette liste, il y a la question des critères
retenus et au delà des critères la définition de l'objet même du travail de la
Maison Robinson.
Sur le plan organisationnel, Pierre quitte l'équipe! Ce n'est pas un mince
événement, s'agissant d'un membre fondateur (il désire explorer d'autres
domaines que l'éducatif). Nous sommes en cours de recrutement pour une entrée
en poste mi-octobre. Sur le fond, on peut considérer que l'équipe reste globalement
stable et que les remplacements sont progressifs et permettent la
continuité du travail effectué.
Travailler
en milieu ouvert, c'est à la fois offrir et pourtant se confronter en tant que
professionnel à la frsutration que parfois même sa présence déclenche;
celle ci se cristallise souvent sur le matériel qui peut facilement être
malmené. En équipe, nous nous sommes souvent posés la question de savoir où
était le seuil de la richesse suffisante en matériel pour permettre au
professionnel, travaillant dans les espaces publics d'offrir quelque chose
d'intéressant, sans susciter trop de convoitises ou de frsutrations.
Le
texte ci dessous tente d'apporter un éclairage sur cette question.
Il
me semble que ce qui pourrait caractériser le mieux la fonction à la fois
opérante et dérangeante de l'action en milieu ouvert, tient dans le mot de
"Munificence".
Je
pense que la meilleure façon de caractériser la munificence, c'est la
conjonction de l'abondance et et du don.
Une
structure, une équipe qui voudraient faire preuve de munificence seraint donc
une équipe, une structure, qui donnent beaucoup et dans un temps suffisamment
court.
Donner beaucoup mais pour quoi faire? Mais pour réparer bien entendu, mais
surtout pour réparer efficacement.
La
munificence est ainsi une abondance de don qui déstabilise l'habitude trop tôt
acquise pour un enfant de ne plus rien attendre de positif hors de son milieu
et à l'inverse de s'y comporter en prédateur.
Nous nous sommes souvent posé la question de savoir pourquoi la Maison Robinson
devrait être riche de matériel quand les enfants sont pauvres chez eux; le
souci de ne pas manifester trop d'écart avec le taux d'équipement des enfants
du quartier a été souvent exprimé dans l'équipe; pour étayer cette idée, on a
souvent utilisé l'exemple vécu par le sballons.
En 2001,
la Maison Robinson a reçu, par une commande que j'ai effectuée un peu
autoritairement (cela a son importance) une grande quantité de ballons.
Or,
il s'est avéré que prêt après prêt, un par un, tous les ballons ont finalement
disparu, seuls les ballons crevés et déchirés refaisant surface de sorte qu'au
bout d'à peine deux mois, la Maison Robinson se retrouvait pauvre comme
Job sur son tas de fumier, et sans ballon, ce qui était un comble!
A la lumière de cet exemple, ce qui est apparu comme une vérité assez claire à
tous, c'est l'hypothèse du "puits sans fond"; en effet, nous
pourrions dépenser tout l'argent que nous aurions, en achetant des tas de
ballon, cet objet focalise sur lui tellement de frustration et d'avidité que
nous n'arriverions pas à en décourager le détournement, la perte ou lesaccage;
en d'autre terme, les enfants auxquels on s'adresse seraient sur le plan de
l'équipement irrécupérables, au moins pour un nombre suffisant d'entre eux, et
dans ce cas, la munificence ne leur permettrait pas de changer de comportement
à l'égard des ballons.
Cette hypothèse du puits sans fond me paraît troublante; en effet j'y vois
quand même (à tort?) beaucoup de points communs avec le thème du festin chez
Malthus; pour ce philosophe économiste, en effet, le grand nombre de pauvres
et la profondeur de leurs besoins rendait illusoire toute tentation de
vouloir répartir et rééquilibrer la richesse du Monde; nous n'y gagnerions
qu'une faillite générale et un bordel monstrueux. C'est ce qu'il illustre par
un texte appelé le festin, où il décrit une table d'hôte riche et pleine de
victuailles, subitement pillée par une trop grande bande de gueux; le résultat
des courses: la violence partout et personne n'aura mangé à sa fin, pas plus
les gueux (trop nombreux que les convives).
Au
fond pour Malthus, l'inégalité des richesses évite au moins le gaspillage et il
faut surtout être attentif selon lui, à ce que les pauvres ne soient pas trop
nombreux, ce qui n'est pas notre affaire.
Or, pour ma part, je ne souscris ni à la vision de Malthus, ni à l'image du
puits sans fond et je crois qu'on peut résoudre autrement notre problème de
ballons.
Je pense avoir trouvé une piste de solution, non pas à la Maison Robinson, mais
dans mon école: nous aviosn ene ffet le même problème et au même moment avec
les ballons.
Sur
les précieux crédits de l'école, j'avais acheté une année une grosse quantité
de ballons de toutes sortes (et aussi élastiques, cordes et cerceaux) pour
garnir une armoire de cour, destinée à offrir aux enfants, pendant la
récréation de quoi jouer. J'avais emporté la décision de l'équipe en faisant
valoir que le jeu préviendrait efficacement les cas de violence que nous avions
à regretter, surtout à ce moment là.
Or,
là aussi, ce fut un fiasco; le premier contenu de l'armoire a été perdu en fort
peu de temps; les ballons étaient oublié dans un coin de cour, et le soir
récupérés par des enfants de l'extérieur; d'autres étaient tiré hors de l'école
et le responsable ne demandait même pas à aller récupérer le ballon (perdu dès
lors) arguant le plus souvent (quand il était pris) que sa responsabilité était
partagé avec celle de son partenaire de jeu et qu'il ne voyait pas pourquoi ce
serait lui plutôt que l'autre qui aurait dû s'inquiéter du ballon.
Symétriquement, nous avions la même attitude du côté du personnel enseignant de
garde; certains pensaient que les ballons c'était mon idée et donc pas la leur
et que par conséquent je devais me débrouiller avec les ballons manquants;
certains estimaient sévèrement que la négligence des enfants était
inadmissible... et que donc je devrais sévir davantage, mais ne voyaient pas
davantage l'intérêt de matériellement récupérer les objets abandonnés. Pour eux
de toute façon, l'échec d'un projet éducatif a toujours tendance à ne pas être
l'échec du collectif adulte, mais celui des enfants qui ne parviennent pas à
s'élever à la hauteur de nos intentions, ou des parents qui ne leur font pas la
courte-échelle.
Mais
bref, les ballons étaient perdus, que faire?
Je ne voulais pas en démordre cette fois; il ne me semblait pas normal de rayer
d'un simple trait une expérience et une histoire au fond passionnantes; car
derrière les ballons, se jouent des problèmes d'une immense actualité: qu'est
ce que la propriété? Qu'est ce que la collectivité? Quel est mon rapport avec
les autres, quand moi je prends soin des ballons et les autres, pas?
J'ai donc racheté encore des ballons, mais cette fois ci, j'ai voulu changer
les paramètres; voulant mieux contrôler par moi même une partie du problème,
j'ai partagé les ballons par classe; libres à elles de décider ensemble des
modalités de prêt aux individus et surtout de récupération. L'intérêt de cete
division par classe était double: le groupe moins nombreux pouvait exercer un
contrôle collectif plus consistant et l'enseignant ne pouvait plus, lui non
plus se désengager.
Evidemment, cette seconde solution a été bien plus efficace et elle dure toujours
après plusieurs années; bien entendu des ballons disparaissent encore mais
alors on sait comment et du coup cela ne décourage plus la confiance du
collectif vis à vis de lui même, ce qui me paraît le pus important à
long terme.
Cela
ne veut pas dire que cette solution soit la seule, ni qu'elle soit définitive;
la gestion par l'école du stock de ballon, l'éloignement du recours à la
possibilité et à l'exercice d'un contrôle des individus me paraissent toujours
plus d'actualité, mais enfin, cette solution est un premier pas dans ce sens.
Est ce qu'on ne pourrait pas réfléchir comment une solution de ce type pourrait
être trouvée à Robinson? En d'autres termes, générer des collectifs ou des
procédures intermédiaires et plus proches afin de pouvoir réaliser nos
objectifs de dons? On peut quand même en parler.
Car encore une fois, je pense que les difficultés que génère la Munificence ne
sont pas de nature à remettre en cause sa valeur tout à fait exceptionnelle; au
contraire, s'il est si difficile de donner et de donner en qualité, c'est bel
et bien parce qu'il est TROP URGENT DE DONNER. Le don au fond est inconfortable
pour celui qui reçoit; celà l'oblige à réaménager sa vision du Monde et c'est
fort coûteux; d'où la préférence souvent pour le chapardage ou la rapine,
procédés beaucoup plus sécurisants... à court terme, mais angoissants à long
terme.
Qu'en pensez vous?
- Convocation à l'Assemblée Générale ordinaire,
L'Assemblée Générale ordinaire de l'association est convoquée dimanche 21 septembre à
15 H00 au local FCPE, Boulevard eu Docteur Cathelin (Face à la sécurité sociale) .
Grâce à l'investissement de Sivan et d'Heloise dans cette entreprise, le site de l'association a été à plusieurs reprises ré actualisé en 2003. On peut y trouver en ligne tous les textes de "base", mais aussi un agenda des réunions, rencontres et journées de réflexion importantes, en lien avec notre action.
Les liens et travaux de nos partenaires et des associations "amies" y sont aussi représentés. Occupé par de nouvelles activités, Sivan ne peut plus prendre en charge le travail technique d'actualisation qui est repris par Hélène O. et Catherine M.
On devrait donc sous peu découvrir et consulter en ligne les numéros du journal de la Maison Robinson (deuxième numéro à paraître), et les newsletters de l'année en cours. Les textes de base seront aussi étoffés et actualisés.
Suite à nos difficultés récentes de trésorerie (voir compte rendu du CA), et dans la suite de la précédente réunion, sur l'avenir de la Maison Robinson, qui avait été organisée par le Conseil Général et Mme C-L Campion, nous avons pu avoir avec la direction du CG 91, de vraies discussions de fond au sujet des difficultés récurrentes de la Maison Robinson.
Ce qui est fondamental est que la vision du travail de la Maison Robinson a énormément progressé et que les objectifs de prévention généraliste, de développement des relations familiales et sociales de base, sont largement entendus et repris par nos partenaires.
Le travail de collaboration et d'échange avec les dispositifs et les équipes départementales, largement initié par Stéphanie a été déterminant pour permettre cette pleine reconnaissance. Une chose est sûre: si, à long terme, les incertitudes concernant le type d'action de la Maison Robinson persiste, du fait d'un climat politique et économique offensif et "dur", à moyen terme, nous allons sans doute pouvoir réinvestir une part importante de notre énergie au bénéfice de notre action elle même.
Ceci explique également cela, nous avons été sollicité en juin, par la MIPOP du grand ensemble urbain Viry/ Grigny, à exposer devant un "groupe de travail local", les principes et les grands axes de notre action.
Le groupe de travail qui nous invitait (et qui réunit des représentants des équipements municipaux, départementaux, et de l'Education Nationale) cherchent en effet à créer à Grigny, une structure du même type que la Maison Robinson, comportant Y COMPRIS UN ACCUEIL DE NUIT.
Inutile de dire combien nous sommes heureux de pouvoir contribuer à ce projet et que nous nous engageons, dans la mesure de nos moiyens, à y contribuer. Nous nous félicitons également de voir revenir le sujet de l'accueil de nuit, que nous aimerions également remettre à l'ordre du jour à Longjumeau, en tenant compte des acquis de notre expérience; nous pensons en effet que plus qu'un accueil de nuit d'urgence, il conviendrait de mettre en place un accueil de nuit possible de proximité, basé sur le libre choix et la libre initiative des nefants et des familles, ce qui constituerait une forme "d'accueil préventif", tout à fait intéressant.
Le groupe de travail de Grigny/ Viry se réunira de nouveau à la rentrée et espère pouvoir se lancer dans une phase "opérationnelle" de mise en place de la structure, lors de la prochaine année scolaire.
- Des Nouvelles de la Maison Robinson
Un renfort pour l'ouverture de cet été,
Maëlle, stagiaire psycholoque, qui s'est parfaitement intégrée au fonctionnement de la MaisonRobinson, est recrutée pour renforcer l'équipe en juillet et août; il s'agit d'une part d'aider au remplacement des congés de l'équipe et de renforcer l'équipe, davantage sollicitée pendant l'été. C'est une bonne chose qu'un tel "renfort" soit possible "en interne" et que la "politique d'accueil des stagiaires" trouve un aboutissement concret dans ce type de pratique.
Autant que possible c'est une bonne formule, pour une structure comme la Maison Robinson de pouvoir compter sur ses "accueillis" et ses stagiaires, à chaque fois que c'est possible pour assurer la continuité de l'équipe par remplacement ou recrutement.
La Maison Robinson a organisé avec le club de prévention, Génération Longjumeau, et normalement avec la Ville une journée de la prévention, en direction des enfants, des adolescents et des familles
La Maison Robinson a tenu un stand d'information concernant son action, et a assuré une animation de type parcours sportif pour les enfants du quartier; pendant ce temp,s notre collectif "parents" tenait un stand boissons et pâtisserie particulièrement bien achalandé.
Nous avons regretté, toutefois, que contrairement aux premières propositions, la Ville ait maintenu une autre fête parallèle à celle ci, et directement attenante: la fête anniversaire du centre social Maison Colucci.
Nous avions souhaité réunir ces deux événements, mais cela a été refusé.
La Ville de Longjumeau propose en 2004, la création , l'attribution et la gestion de "jardins familiaux", destinés en priorité aux familles ne disposant pas de jardin.
C'est un projet passionnant propre à re dynamiser certaines familles qui y trouvent un intérêt à la fois du côté du loisir, d'une activité commune et d'une fonction économique.
Nous avons abordé ce sujet avec les familles avee les quelles nous travaillons; si certaines "se sentent" de faire une demande en leur nom propre, que d'autres nous ont demandé une petite aide dans cette démarche, certaines autres, bien que très attirées par cette action, ne se sentent pas forcémentr en mesure d'assurer la responsabilité de la gestion d'un jardin sur du long terme; à leur demande et pour ces dernières familles, nous avons proposé à la Ville, l'attribution d'un "jardin coopératif", que nous nous chargerions d'animer et de faire vivre avec l'aide de ces familles.
C'est une démarche qui promet d'être passionnante et nous allons tenter de convaincre de son intérêt.
- L'agenda du mois
Pique nique de quartier de l'été (date à déterminer)
CA: vendredi 5 septembre, 20 H 30 chez Hélène et Laurent,
La fête des associations dimanche 7, de 8 H00 à 17 H 00 en continu,
C'est l'alarme, en effet aujourd'hui dans tout le champ éducatif; les projets de réformes qui secouent l'école ne sont pas des attaques isolées et d'importance inégale comme une analyse sommaire et le martèlement des médias pourraient nous le laisser croire.
Non il s'agit bel et bien de l'avancée d'une politique cohérente de déni du droit à l'éducation pour tous quii est en marche.
Derrière les projets de regroupement et de concenatrations d'école, de pouvoirs accrus aux conseils généraux et par dérogation aux Maires en matière de décisions éducatives, le champ est laissé ouvert de la récession éducative et de l'infinie source d'économies de budgets qui n'ont pas fini de faire rêver...
Déjà depuis plusieurs années, INTERMEDES s'en était fait largement l'écho, la montée en puisssance des discours puis des pratiques sécuritaires et répressives à l'encontre des enfants, des jeunes, des familles, ne faisait qu'illustrer un "lent abandon" des ambitions éducatives à l'échelle d'une société. Ce qui se passe aujourd'hui, en est une illustration de plus.
Donc ne soyons pas étonnés que ce contexte s'incarne pour INTERMEDES, par exemple, dans des difficultés de trésorerie ou de juste reconaissance du travail accompli.
Nous n'avons pas plus de solutions que la plupart des gens! Cela est évident d'autant que notre action est petite et locale; mais nous sommes certains par contre que la voie dans laquelle nous progressons avec tous les acteurs concernés par notre action est une voie fondamentale; on ne pourra pas prétendre sauver le droit à l'éducation sans re fopnder celui ci à partir de nouvelles pratiques éducatives et sociales de développement des relations de proximité.
Contre les abus de pouvoir des "spécialistes" et des décideurs qui le confisquent, nosu devons par l'éducation et dans l'éducation, redonner et reprendre le pouvoir dans les espaces publics, mmais également dans les institutions locales que nous sommes appelés à faire vivre... malgré tout!
Laurent Ott - INTERMEDES, Juin 03.
Et le cinquième poste?
Poste difficile à pourvoir (puisque l'on en est au deuxième remplaçant de Sivan), mais cette fois ci, en bonne voie. Une annonce Marie Anne Suaudeau viendra compléter l'équipe à compter du premier juin et sera chargée notamment du travail administratif, et de représentation auprès des structures partenaires. On est dans le vif du sujet. Bien sûr pour qu'elle ne soit pas dépaysée, elle participera également aux ludothèques de rue, du dimanche.
Un jardin collectif pour Robinson?
Suite à l'initiative municipale de créer à Longjumeau une série de jardins "familiaux", INTERMEDES a contribué à accompagner des familles dans la demande de bénéficier de cette initiative; nous avons d'abord discuté de ce perojet avec les familles qu quartier et accompagné certaines dans une demande "individuelle". Pour d'autres moins assurées, nous avons fait une demande qu'un jardin puisse être confié à l'association. L'association se chargerait par la suite d'organiser le travail collectif autour de ce jardin.
Un tel projet peutr être motivant car il est global. Se lancer dans un jardin, dans une démarche collective et coopérative, c'est se lancer dans un projet à la fois environnemental humain, de loisirs, (rechercher une nouvelle qualité de vie et de nouvelles occupations communes en famille)... avec une dimension économique non négligeable pour les foyers concernés. Nous espérons pouvoir faire valoir nos objectifs et obtenir le ou les jardins en question.
- Des informations concernant l'association INTERMEDES:
Avec l'ICEM (groupe GEPEM: pédagogie Freinet), nous avons participé à une après midi de réflexion sur "le travail avec les parents",
A la MIPOP (Viry Chatillon) une rencontre est prévue avec le responsable du secteur "Aide Sociale à l'enfance" pour exposer notre travail,
Avec le Réseau des Ecoles Citoyennes, diverses rencontres sont prévues pour participer aux rencontres de l'éducation citoyenne. Celles ci auront lieu, avec l'appui du Conseil Régional du Nord-pas de Calais, les : Samedi 7 et dimanche 8 février 2004
Au Nouveau Siècle à Lille